Il paraît que seulement 6% des collaborateurs sont engagés en France. C’est en tout cas ce que révèle la dernière enquête Gallup - “State of the Global Workplace 2022”.
VRAIMENT ? 😁
Stop à la sinistrose !
Six pour cent. Même écrit en toutes lettres ça paraît toujours incroyable. Et franchement, peut-on vraiment y croire ? Moi, j’ai les poils qui s’hérissent rien qu’en lisant ce chiffre. Et pour être honnête, je n’y crois pas. C’est trop triste. Si c’est ça la vie en entreprise, alors à quoi ça sert ?
Alors, entendons-nous, je ne nie pas les mécaniques d’études statistiques, ni l’intérêt de mesurer l’engagement ou le désengagement des collaborateurs. Ces indicateurs sont toujours intéressants pour les équipes RH et les managers car ils sont une base de départ pour se mettre en action, tester de nouvelles pratiques et mesurer leur impact. Peut-être alors, la question qui me tracasse, c’est ce qu’on met concrètement derrière cette notion d’engagement.
Pas d'accord.
J’ai d’ailleurs été rassuré par les retours de la profession lors d’un atelier au dernier salon Solutions Ressources Humaines : à main levée, une large majorité estimait un engagement dans leur entreprise supérieur à 50% ; aucun sous la barre des vingt. Nos échanges ont eu le mérite de souligner la variété d’interprétations de cette notion pourtant au bord de lèvres de nombreux confrères.
Moi en tout cas, je ne peux pas croire que dans une PME il y ait seulement 6 collaborateurs sur 100 qui se sentent engagés. C’est même fou dit comme ça, non ? Je crois surtout qu’on aime se faire peur (qui s’intéresse aux études ou sondages qui disent que tout va bien… ? 😉), mais je dis stop à cette sinistrose ! Le verre, on a aussi le droit de le voir à moitié plein.
Un problème de définition ?
Généralement, ces enquêtes viennent souligner la baisse de l’engagement de telle ou telle catégorie de collaborateurs - les jeunes notamment -, voire les différences d’un pays à l’autre, la France étant souvent stigmatisée par rapport à ses voisins. La plupart du temps, ces travaux omettent d’expliquer ce qu’est l’engagement, comme si cette notion était déjà bien définie et partagée par toutes et tous. Alors qu’au contraire, l’engagement revêt des sens et significations très différents d’une personne à l’autre, d’une entreprise à l’autre et même d’un pays à l’autre.
Du Japon au Mexique ou du Qatar à l'Allemagne, le travail occupe des places bien différentes dans le quotidien des populations. Alors avant de comparer à coups de pourcentages le taux d'engagement d'un salarié d'un pays nordique à celui d'un pays Afrique subsaharienne, commençons par prendre un peu de recul. Et réfléchissons d'abord à ce qu’on met derrière cette notion d’engagement.
Après deux journées d’échange, je vous en propose une version qui ne se veut ni académique (les liens psychologiques qui unissent le salarié à son organisation…) ni bisounours (un salarié engagé est un salarié heureux...) :
Engagement :
La volonté d’un collaborateur de contribuer à la réussite collective de l’entreprise, à la fois en termes de performance économique, financière et sociale, et en termes de bien-être, au-delà de ses seules satisfactions individuelles.
Un collaborateur engagé est donc celui qui va incarner son organisation, en être un réel acteur.
Qu'est-ce que c'est un collaborateur engagé ?
- Un collaborateur qui reste tard pour traiter ses mails jusqu'au bout de la nuit ?
- Celui qui fait 9h -18h et pas une minute de plus ?
- C'est cette collègue qui dit toujours oui pour les nouveaux projets ?
- Ou celle qui rend toujours son projet en temps et en heure ?
- C'est celui qui est loyal coûte que coûte, même quand il n'est pas d'accord ?
- C'est cette personne toujours prête à aider les autres ?
- Ou peut-être celle qui sait choisir les bons combats ?
Et pour vous, c'est quoi ?