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Article - Métier

Talent acquisition manager : le stratège qui transforme le recrutement

talent acquisition specialist

Nouveaux métiers

Chaque semaine un métier en émergence


Dans les grands groupes comme dans les startups, il jongle entre les managers stressés, le management d’équipe, les KPIs à surveiller et les candidats à séduire. Le talent acquisition manager (aka responsable du recrutement) n’est ni un super recruteur, ni un DRH bis. C’est un équilibriste qui pilote l’acquisition des talents avec finesse, entre vision business et art de la relation. Et qui gagne peu à peu sa place à la table des décideurs.  

De la fonction support au business partner : la métamorphose du recrutement  

Les métiers du recrutement s’émancipent. Longtemps nichés au sein des services RH, ils s’en détachent progressivement pour gagner en autonomie et en impact stratégique. Le talent acquisition manager (TAM) est le fruit de cette évolution. Ce n’est pas un exécutant à qui l’on délègue les recrutements mais un vrai stratège qui porte la voix du recrutement au plus haut niveau de l’entreprise.  

“C’est un manager pas comme les autres et il a des compétences propres au métier, des missions qui lui incombent et qu’on ne retrouve pas ailleurs. Par exemple, pour tout ce qui est pilotage, il faut créer une stratégie de recrutement et celle-ci nécessité d’avoir une vision globale”, explique Vanessa Poisier, cofondatrice des Architectes du Recrutement.    

Le TAM doit faire comprendre aux managers leur rôle dans le processus : de la définition du besoin à l’intégration du candidat, en passant par la promotion de la marque employeur. Une collaboration étroite qui demande autant de pédagogie que de diplomatie. 
 
 

💡Quelles formations pour devenir et monter en compétences en tant que talent acquisition manager ? 

Une formation initiale encore généraliste

Il n’existe pas encore de parcours dans l’enseignement supérieur entièrement dédié aux métiers du recrutement, mais des formations RH généralistes, telles que :  

  • Les masters spécialisés en RH, psychologie du travail ou droit social  
  • Les diplômes d’écoles de commerce avec une spécialisation RH  
  • Les diplômes de l’Institut des études politiques (IEP) avec une orientation RH

Des formations spécialisées émergentes  

Compte tenu du manque de formations classiques préparant aux métiers du recrutement, de nouvelles formations professionnalisantes émergent notamment :

  • Les Architectes du Recrutement proposent la première formation dédiée aux Responsables Recrutement. Son format unique allie formation sur mesure, coaching individuel et intégration dans une communauté de pairs.
  • L’École du Recrutement offre une formation 100% en ligne centrée sur la méthodologie du recrutement, destinée aux managers et recruteurs.
     

Entre diplomatie et KPI : l’expert multi- casquette  

Le talent acquisition manager évolue dans un écosystème complexe où il doit composer avec les contraintes et les attentes de multiples acteurs : la direction qui veut des résultats rapides, les managers qui demandent les meilleurs profils, la DRH qui veille à la cohérence des process, la direction financière qui surveille les coûts.

Cette position singulière exige une fine compréhension des enjeux de chacun : “C’est très important de construire une collaboration avec les managers, car le recrutement est stratégique pour eux. Et si c’est stratégique pour eux, cela veut dire qu’ils doivent y accorder autant de temps et d’importance que nécessaire. Et ceci, c’est au responsable recrutement de leur faire comprendre”, explique Vanessa Poisier.  

Le plus grand défi ? Avoir le pied entre l'opérationnel et la stratégie. Dans un métier où “il faut combler les trous, régler les problèmes, agir dans l’urgence”, la tentation est forte de rester dans l’opérationnel. Or, le TAM doit prendre de la hauteur pour piloter ses projets variés : refonte de processus, mise en place d’un programme de cooptation, déploiement de nouveaux outils, développement des relations avec les écoles et centres de formation. Un vrai exercice d’équilibriste où le TAM doit être solide en conduite de changement.  

Expert en data et en signaux faibles, le TAM pilote sa stratégie grâce à des KPIs spécifiques. “Les KPI, ce n’est pas pour faire joli”, précise Vanessa Poisier. “C'est le radar pour identifier les problèmes, améliorer les process et rassurer les managers. Sans cette visibilité, ils seraient très inquiets”.  

Quelles évolutions pour le talent acquisition manager ?  

Le métier suit les mutations du marché de l'emploi : de plus en plus stratégique, mais aussi plus diversifié. La plupart des TAM sont d’anciens chargés de recrutement qui ont évolué en interne, prouvant ainsi la professionnalisation croissante du métier. Face au “plafond de verre”, beaucoup choisissent ensuite de devenir HR business partner ou DRH, notamment dans les grands groupes. Cette évolution des parcours a un effet vertueux : de plus en plus de DRH, issus du recrutement, comprennent finement les enjeux de la fonction et facilitent le dialogue stratégique.  

Côté rémunération, un responsable recrutement débutant peut espérer une rémunération entre 30 000 et 37 000 euros bruts annuels, évoluant avec l'expérience jusqu'à 60 000 euros, voire 85 000 euros pour les profils les plus expérimentés, notamment dans la tech et la finance.  

Le TAM incarne la nouvelle génération des experts : un stratège plutôt qu’un exécutant, un business partner plutôt qu’une simple fonction support. Une mutation qui fait du recrutement l’un des métiers les plus stratégiques de l’entreprise, capable de propulser ses meilleurs jusqu’aux postes de direction.  

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