Vous ne le savez pas encore, mais peut-être souffrez-vous du syndrome de l’imposteur. Ah bon ? Comment ça, je suis un imposteur ?
Le syndrome de l’imposteur, c’est lorsqu’une personne a tendance à minimiser ses compétences ou ses réussites, à les attribuer à quelqu’un d’autre ou à un facteur extérieur. Elle ne se sent jamais à la hauteur, toujours en proie au doute. Au-delà de la confiance en soi, le syndrome de l’imposteur relève plutôt de la dévalorisation de ses propres aptitudes (notamment professionnelles), souvent poussée à l’extrême.
En entreprise, le syndrome de l’imposteur peut se révéler bien gênant... Comment évoluer professionnellement quand on doute toujours de soi et qu’on a du mal à s’attribuer le mérite de ses actions ? Plus largement, qu’en est-il de la relation avec ses collègues ? Décryptage du syndrome de l’imposteur : le reconnaître, lutter contre, et reprendre confiance en soi.
Comment reconnaître le syndrome de l’imposteur ?
Que ce soit à titre personnel ou pour mieux comprendre le fonctionnement d’un collègue, voici comment reconnaître les caractéristiques du syndrome de l’imposteur.
C’est une personne qui :
Croit toujours que sa réussite est due à une situation particulièrement favorable, presque par chance, ou grâce à ses collègues qui ont fait tout le travail.
Est mal à l’aise face aux félicitations ou aux éloges, car elle estime (très sincèrement) qu’elle ne les mérite pas.
A le sentiment de duper son entourage ou son entreprise, que celle-ci s’est trompée en l’embauchant, qu’elle est illégitime sur son poste.
A le sentiment perpétuel que le travail qu’elle a effectué n’est pas suffisant, pas abouti.
Pense que ses missions auraient pu être réalisées par n’importe qui, qu’elles ne demandaient pas de compétences particulières.
A toujours peur de ne pas être à la hauteur des attentes, notamment de sa hiérarchie, et encore plus dans ses domaines d’expertise.
Pense continuellement que quelqu’un à niveau équivalent aurait pu faire beaucoup mieux, ou qu’il existe des compétences bien supérieures aux siennes.
Redoute la réussite, mais a encore plus de mal à gérer l’échec.
Vous l’aurez compris, les personnes souffrant de ce mal-être ne sont pas faussement modestes, elles sont convaincues qu’elles ne méritent ni compliments, ni évolutions professionnelles. Elles sont persuadées qu’elles dupent leur entourage avec de fausses compétences et redoutent que quelqu’un se rende compte de leur supercherie à tout moment.
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Les clés pour en finir avec le syndrome de l'imposteur et reprendre confiance en soi
En lisant le paragraphe précédent, vous vous êtes dit “Mince ! C'est tout moi” ou bien “Je me reconnais un peu dans certaines situations”, et venez peut-être de mettre des mots sur vos maux. Il faut donc maintenant passer l’étape de la libération et arrêter de vous auto-saboter !
Sachez que sortir de cette boucle infernale que représente le syndrome de l’imposteur c’est aussi vous permettre de devenir encore plus performant, car vous aurez réellement identifié vos forces et vos points d’améliorations. Savoir ce que l’on vaut, c’est aussi un soft skill !
Voici quelques points à travailler :
Faites un point avec vous-même : vos qualités, vos défauts, vos points forts/points faibles, vos domaines de compétence... essayez d'établir une liste objective pour une vision d’ensemble de votre profil, sans jugement. Faites un auto-constat de vous-même.
Conditionnez-vous dans un état d’esprit positif : arrêtez de penser que vous êtes nul, que les autres sont plus qualifiés. Demandez-vous plutôt si la mission demandée a bien été effectuée, dans les temps impartis, conformément au cahier des charges...
Acceptez les erreurs : si vous abordez vos projets en ayant tout le temps peur de vous tromper, alors vous vous tromperez probablement à force de vous mettre la pression. Il vaut mieux prendre les choses en main et les faire avancer, même si elles ne vous paraissent pas parfaites, plutôt que d’attendre la perfection (un idéal qui vous donnera beaucoup de stress et vous mettra toujours hors délais).
Fixez des limites : quel est votre objectif à atteindre sur tel ou tel projet ? À partir de quelle étape considérez-vous que l’objectif est atteint ? En faisant cela, vous réaliserez que tout ce qui va au-delà, c’est du bonus non obligatoire.
Appréciez vos réussites : prenez le temps d’apprécier avec un peu de recul certains projets passés dans leur globalité, et regardez ce qui a été fait sans vous attarder sur ce qui ne l'a pas été. Vous vous rendrez compte de la quantité de travail accompli, mais aussi de sa qualité. Soyez indulgent avec vous-même, avec du recul ce n’était pas si mal.
Mettez en avant vos réussites auprès de vos collègues : c’est probablement l’exercice qui sera le plus difficile, mais vous vous confronterez ainsi réellement à leur regard, et vous pourriez vous rendre compte que pour eux, vous avez fait du super boulot !
Tenez un journal de vos réussites : notez vos accomplissements, même les plus petits, et relisez-les régulièrement pour renforcer votre confiance en vos compétences.
Parlez de vos sentiments : partagez vos doutes avec des collègues de confiance ou des amis. Vous découvrirez que vous n’êtes pas seul à ressentir cela, et cela peut vous aider à relativiser.
Cessez de vous comparer aux autres : concentrez-vous sur votre propre progression et reconnaissez que chacun a son propre parcours et ses propres défis. On a parfois l’impression que ses collègues sont plus qualifiés, connaissent mieux le projet ou l’entreprise, ou sont tout simplement meilleurs. Chacun, avec son domaine d’expertise, a ses qualités et ses défauts, et c’est pour ça que l’on compose des équipes. Si vous faites partie de l’équipe, c’est qu’on a besoin de vous.
Acceptez les compliments : lorsque quelqu’un vous félicite, résistez à l’envie de minimiser ou de rejeter le compliment. Apprenez à simplement dire "merci" et à reconnaître la valeur de votre travail.
Cherchez du feedback : demandez des retours constructifs à vos collègues ou supérieurs pour avoir une vision objective de vos performances et identifier des axes d’amélioration.
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Il s’agit d’une technique d’évaluation qui implique l’entourage professionnel du salarié évalué. Parmi son entourage on peut compter son manager, ses collègues, les partenaires internes et externes... Bref, toutes les personnes en contact avec la personne concernée.
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Acceptez que l’apprentissage est constant : personne ne sait tout sur tout ! Même les experts continuent d’apprendre et de se former tout au long de leur carrière. Plutôt que de voir un manque de connaissances comme un signe d’incompétence, voyez-le comme une opportunité d’apprentissage.
Déconstruisez vos croyances limitantes : beaucoup de personnes souffrant du syndrome de l’imposteur se fixent des standards irréalistes. Remettez en question ces croyances en vous demandant : « Est-ce réellement vrai ? Ai-je déjà eu des preuves du contraire ? » Vous constaterez souvent que ces pensées sont infondées.
Pratiquez l’auto-compassion : au lieu de vous auto-critiquer durement, demandez-vous comment vous parleriez à un ami dans la même situation. Seriez-vous aussi sévère avec lui ? Certainement pas ! Appliquez cette bienveillance à vous-même.
Faites appel à un mentor ou à un coach : un regard extérieur peut vous aider à mieux comprendre vos forces et à développer des stratégies pour renforcer votre confiance en vous.
Mettez en place des affirmations positives : remplacez vos pensées négatives par des affirmations comme « J’ai été choisi pour ce poste parce que j’en ai les compétences » ou « J’ai déjà accompli de grandes choses et je vais continuer à progresser. »
Sortez de votre zone de confort petit à petit : fixez-vous de petits défis progressifs pour gagner en assurance. Par exemple, si vous évitez de parler en réunion par peur de dire quelque chose de « bête », commencez par poser une question, puis partagez progressivement vos idées.
Célébrez vos succès, même les plus petits : gardez une trace de vos accomplissements et accordez-vous le droit d’être fier de ce que vous avez réalisé.
Prenez du recul sur vos échecs : au lieu de voir un échec comme une preuve d’incompétence, voyez-le comme un apprentissage. Même les plus grands leaders ont connu des revers avant de réussir.
Pratiquez la gratitude : notez régulièrement les choses positives que vous avez accomplies ou les feedbacks encourageants reçus. Cela vous aidera à changer votre perspective sur vous-même.
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Le syndrome de l’imposteur est un frein, mais il n'est pas une fatalité. Avec du recul, des outils adaptés et un bon état d’esprit, vous pouvez reprendre confiance et valoriser votre travail à sa juste mesure.
Alors, la prochaine fois que vous aurez un doute sur vos compétences, souvenez-vous que si vous êtes là où vous êtes, ce n’est pas par hasard. Vous avez des compétences et une valeur qui méritent d’être reconnues – par les autres, mais surtout par vous-même !
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