
Mythes de bureau
Quand nos idées reçues sur le travail ont la vie dure
Les plateformes collaboratives facilitent grandement le travail en équipe et maintiennent le lien entre collègues. Mais lorsqu’elles se multiplient, elles peuvent aussi provoquer une surcharge cognitive.
Des outils dont on ne se passe plus
Un nouveau projet ? Direction Notion pour partager les informations essentielles et suivre l’avancée des tâches. Une réunion à organiser avec des équipes dispersées aux quatre coins de l’Hexagone ? Rendez-vous sur Zoom. Besoin de créer des groupes de discussion entre collègues et de partager les dernières infos (ragots ?) sur une chaîne informelle ? Slack et Teams sont les plus bankables des messageries instantanées.
Qu’on se le dise : ces outils ont révolutionné la collaboration en entreprise. Ils centralisent les informations, fluidifient les échanges et connectent des équipes dispersées. Difficile d’imaginer travailler sans eux aujourd’hui. D’ailleurs, en France, 73 % des utilisateurs estiment qu’ils sont « très importants » pour leur efficacité (Wakefield Research, 2023). Mais lorsque l’on multiplie ces plateformes, la machine peut (un peu trop) s’emballer.
Mieux encadrer leur usage pour éviter l’épuisement
À 9 h, vous ouvrez Slack et découvrez une vingtaine de messages à lire. À 11 h, un fichier urgent arrive sur Notion. L’après-midi, plusieurs chaînes Teams s’animent à coups d’émojis et de questions. Ce bombardement constant provoque une surcharge cognitive. Le souci ? L’effet est camouflé par un shoot de dopamine qui procure une sensation intense de plaisir. Résultat : on ne se rend pas bien compte que tous ces outils nous stimulent un peu trop.
Alors voilà : les plateformes collaboratives sont des outils formidables, mais elles nécessitent des règles claires pour éviter les dérives. Tout d’abord, limiter leur nombre permet de centraliser l’information et de simplifier les flux. Trop d’outils fragmentent les échanges et multiplient les points de friction.
Ensuite, les entreprises doivent former leurs équipes à une utilisation raisonnée. Définir des plages horaires sans notifications, encourager la déconnexion en fin de journée, ou prioriser l’asynchrone sur l’instantané peuvent alléger la pression.
Sensibiliser les collaborateurs aux effets délétères d’une hyperconnexion est aussi crucial. Désactiver les notifications, organiser les canaux par priorité ou utiliser des statuts personnalisés pour signaler son indisponibilité sont autant de solutions simples à mettre en place.
Enfin, les managers jouent un rôle clé. En adoptant des comportements exemplaires – en limitant leurs propres sollicitations ou en valorisant les moments de concentration profonde – ils envoient un message clair : la performance ne passe pas par une connexion permanente.
En replaçant les outils collaboratifs à leur juste place, les entreprises peuvent maximiser leur potentiel tout en protégeant la santé mentale des équipes. Un équilibre nécessaire pour rester efficaces… sans perdre la tête.

Experte en RH
Ancienne juriste et RH, Sonia n’a jamais tourné le dos à l’entreprise… même si son rêve était d’écrire des scénarios pour le cinéma. Aujourd’hui…
Mythes de bureau
Préjugés, idées reçues, on-dit : le lieu où l’on travaille est un théâtre de « vérités » qui influencent nos manières de travailler et de vivre ensemble. Mais rien n’est tout blanc ou tout noir. Mythes de bureau apporte de la nuance là où il n’y en a pas toujours. Une manière de prendre de la hauteur sur nos comportements et nos croyances.