Retour

  3 mins

 

Article - Étude

25 % des salariés se déclarent en mauvaise santé mentale

Photo : 25 % des salariés se déclarent en mauvaise santé mentale

À la loupe

Chaque semaine ce que nous disent les chiffres et les études sur le monde du travail

Un quart des salariés en 2025 déclare une mauvaise santé mentale, impactant concentration et engagement, surtout dans l'administration et les métiers au contact du public.

Selon le baromètre Santé mentale et QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail) établi par Qualisocial x Ipsos paru en janvier 2025, 25 % des salariés se déclarent en mauvaise santé mentale, un chiffre stable par rapport à l'année précédente. Une situation qui impacte directement la concentration et l’engagement des travailleurs, et par conséquent, la productivité des entreprises, notamment dans l’administration et les secteurs en contact avec le public

Une dégradation aux facteurs multiples 


Principal facteur aggravant identifié, le manque de confiance dans l’avenir : un salarié concerné aurait 4,3 fois plus de probabilité d'être en mauvaise santé mentale. La baromètre précise que d’autres causes influent sur cette situation. Parmi elles, une faible capacité de rebond et un équilibre émotionnel altéré, qui augmentent tous deux de 1,5 fois le risque de mauvaise santé mentale, ainsi qu’une faible estime de soi, qui demeure un facteur multiplicatif comparable. Certaines catégories de salariés sont également repérées comme davantage exposées et vulnérables. Les travailleurs à temps partiel ont 11 % de probabilité en plus d'être en mauvaise santé mentale que ceux à temps plein, tout comme les jeunes femmes de moins de 30 ans, les foyers monoparentaux et les malades chroniques.  

Un impact avéré sur l’engagement et la productivité  

Qui dit mauvaise santé mentale dit réduction de la capacité de concentration et d’engagement. Le baromètre relève que les salariés en bonne santé mentale sont 2,4 fois plus concentrés, 55 % plus énergiques et 39 % plus engagés. Autre « gap » notable, 72 % des salariés en bonne santé mentale se disent satisfaits de leur QVCT, un chiffre qui tombe à 39 % chez ceux en mauvaise santé mentale.  

La prévention et le management : des leviers à prioriser  

Malgré ce constat alarmant, seuls 23 % des salariés ont actuellement accès à un plan de prévention complet en santé mentale. Un retard aussi dommageable qu’incompréhensible lorsque l’on sait que 83 % de ceux ayant accès à un plan de ce type constatent une amélioration de leur bien-être, et que dans les entreprises proactives sur le sujet, on remarque une augmentation de 26 % de salariés en bonne santé mentale et un engagement au travail qui croît de 20%. Sur le plan managérial, mêmes conclusions : 64 % des salariés bénéficiant d’une bonne QVCT déclarent être en meilleure santé mentale. L’impact du management est donc prépondérant, et dans ce contexte, trois items dominent. La santé et sécurité au travail, 32 % des salariés estimant que leur environnement de travail n’est pas sûr ou adapté, les relations professionnelles et l’ambiance, 31 % se déclarant insatisfaits du climat et du soutien managérial, et enfin l’organisation et la flexibilité, 33 % jugeant que l’autonomie et la gestion des tâches restent insuffisantes.  

Les recommandations pour une amélioration pérenne  

Afin de créer les conditions de la santé mentale dans les organisations, Qualisocial préconise une démarche CARE structurée autour de quatre axes clés. Dans un premier temps, comprendre l'impact de la santé mentale, et en mesurer les coûts, particulièrement ceux liés au turnover, à l’absentéisme et à la baisse de productivité. Dans la foulée, agir à chaque niveau de prévention, en instaurant des actions de prévention primaire (anticipation des risques), secondaire (sensibilisation) et tertiaire (accompagnement des salariés en difficulté). Ensuite, manager la QVCT en impliquant les salariés dans les décisions et en adaptant leurs conditions de travail ; en enfin, engager les équipes et informer régulièrement sur les actions et leurs résultats. Globalement, ce baromètre contribue à mettre en exergue l’urgence d’une action puissante et coordonnée.  

Journaliste généraliste indépendante

Séverine est rédactrice en chef d’ÔRIZON le magazine de l’aéroport Toulouse-Blagnac, et journaliste généraliste indépendante collaborant avec divers…

Pour ne rien manquer, abonnez-vous à la newsletter Média ✉️