Le saviez vous ? 💡 Le pays numéro 2 mondial du burnout est la France derrière le Japon.
Suite aux tragédies survenues à France Télécom et chez Renault en 2008, la société prend conscience que le travail peut avoir des conséquences néfastes sur le bien-être des employés.
Depuis ces dernières décennies, des guides de sensibilisation et des formations sur les risques psychosociaux sont mises en place. Destinés aux managers, RH et directions des entreprises, ils permettent un repérage des comportements à risque et une prévention.
Détecter les signaux faibles au plus vite reste la meilleure arme de prévention du burnout sévère. Catherine Vasey, psychologue, définit le burnout comme une usure à petit feu qui trouve sa source dans le cadre professionnel.
Depuis la crise sanitaire, tous les médias relaient l’information du moral en berne des travailleurs français. En 2022, la deuxième cause des arrêts de travail des salariés est la santé psychologique. On évalue l’incidence d’un arrêt pour épuisement professionnel à 10% des actifs.
Aucune profession n’est épargnée.
La cible de l’épuisement professionnel est principalement le collaborateur perfectionniste engagé dans son travail, dévoué et en quête de reconnaissance. Ce professionnel ne compte ni ses heures ni ses efforts pour tenter de mener à bien sa tâche. Un jour, il se trouve diminué face à des objectifs au-delà de sa portée.
Aujourd’hui, suite à un arrêt pour burnout sévère, deux conduites sont observées :
- Préconisation de restrictions par le médecin du travail pour changer de métier/poste dans l’entreprise
- Une demande de rupture conventionnelle pour partir de l’entreprise.
Comment se préparer à la reprise du travail après un burn-out ?
Renouer le lien durant l'absence du collaborateur
Dans la situation d’arrêt pour épuisement professionnel, il est fréquent que l’absent coupe la communication avec ses collègues et l’environnement du travail. Il peut même changer ses habitudes personnelles pour ne pas croiser un salarié de l’entreprise. Au moment de l’arrêt, n’arrivant plus à « décrocher » de son travail, le médecin va lui ordonner de couper toutes les relations avec le volet professionnel ; d’ailleurs cette prescription fait partie du traitement du burn-out, comme pour un « sevrage ».
Charles exprime toujours l’incapacité de téléphoner au travail 18 mois après son malaise en réunion. Il s’est réveillé à l’hôpital 72h après son entrée aux urgences : « Au début de mon arrêt, je ne me reconnaissais pas, je me levais que pour me doucher et manger, j’étais toujours fatigué… maintenant ça fait trop longtemps, j’ai toujours le sentiment d’échec »
Pour faciliter la récupération du collaborateur et préparer son retour en douceur, vous pouvez essayer de maintenir un lien solide durant son absence. Par exemple, vous pouvez encourager la communication ouverte en lui offrant un espace sûr pour partager ses sentiments et ses besoins, tout en respectant son intimité et sans lui mettre de pression.
Réintégrer le collaborateur sur une nouvelle mission
« Les mêmes causes produisent les mêmes effets »
Si rien ne change : la même charge de travail, la même organisation, les mêmes process … Le collaborateur qui connaît un arrêt longue durée pour burnout, a le temps de réfléchir et de comprendre qu’il doit changer de travail pour éviter le risque de rechute.
A raison, puisqu’une personne sur quatre, fait effectivement une rechute après avoir été réintégrée (enquête de l’Antwerp Management School – AMS et Mesura, Belgique 2022).
Par exemple, dans l’une des situations de retour au travail après un épuisement professionnel, que nous avons accompagné chez ça ira encore mieux demain, la personne absente a été remplacée par 2 ETP (équivalent temps plein) : le supérieur hiérarchique a pris conscience de la différence entre les tâches prescrites et les tâches réalisées.
Profitez de l’absence du collaborateur ainsi que des raisons de son épuisement professionnel, pour lui offrir un nouveau départ. Vous pouvez réfléchir à un poste correspondant à ses compétences et aspirations tout en veillant à réduire la pression, la charge de travail et la pression liées à son précédent poste.
Prévenir et gérer les risques de rechutes d’un burnout
Les salariés qui ont traversé un burn-out ont un point commun : ils voient leur rapport au travail se modifier.
Ils s’engagent dans une nouvelle quête de temps « qualitatif » individuel. L’organisation qui ne cesse de courir toujours plus vite ne les intéresse plus.
Et pourtant, en dépit ou par crainte de ne plus être accepté après son arrêt maladie, le salarié peut se remettre spontanément une pression face aux demandes formulées par sa hiérarchie.
Imposer des exigences de performance ou des délais stricts dès le retour au travail serait une erreur qui pourrait conduire à une rechute. Pendant cette phase de réintégration et de reconstruction de l'identité professionnelle, ressentir du stress au travail équivaut à compromettre à nouveau la santé mentale et physique.
Reconnaître ses torts
Il est intéressant de faire la distinction entre l’intention et la responsabilité. Aucun salarié épuisé et aucun employeur n’ont l’intention de nuire à l’autre, en provoquant un arrêt de travail. Il n’y a pas de mauvaise intention, mais le salarié comme l’employeur sont responsables de ne pas avoir su dire « non » ou de ne pas avoir entendu les difficultés, ou les efforts vécus sur du long terme.
Je sais que je peux choquer en parlant de co-responsabilité, cependant dans ce dialogue on cerne bien le processus mis en place :
Quand Marie dit à son manager « Là, je n’en peux plus, je compte les jours avant mes vacances », il lui répond « tu veux que je te soulage, et que je délègue un ou deux dossiers au petit nouveau ? » Elle lui rétorque : « Non je préfère les terminer, ça va le faire. »
Choisir un temps pour analyser, à posteriori, et partager les raisons systémiques dont les causes individuelles de l’épuisement.
D’une manière générale, de nombreuses entreprises ont compris que le stress coûtait cher. Le stress chronique a des impacts sur la santé, l’ambiance au travail et sur le turnover.
Au moment de la reprise du travail, pour retrouver de l’engagement et conserver ses talents, il faut comprendre le vécu du salarié et éviter de le heurter.
Choisir un interlocuteur indépendant de l’entreprise, neutre et impartial est la meilleure solution pour accompagner salariés et managers, et, ainsi, réussir la réintégration après un burn-out.
💡 Des entretiens de suivi réguliers permettent de suivre de près le moral ainsi que la charge de travail du collaborateur. Lors de ces moments d’échanges, le collaborateur peut ainsi remonter à son manager des alertes notamment dues à sa charge de travail ou son état de santé. De plus, cet entretien, également appelé one to one, permet de créer et entretenir une relation de confiance entre le collaborateur et son manager.
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Faire le point sur sa santé mentale et physique
Avant d'envisager une reprise du travail, il est primordial de faire un bilan complet de sa santé mentale et physique. Les symptômes du burn-out, tels que l'épuisement émotionnel, physique et mental, peuvent persister longtemps après l'arrêt du travail. Reconnaitre ces signes et travailler à les résoudre est une étape clé du processus de guérison.
- Consulter un professionnel de santé : Un suivi médical régulier est nécessaire pour évaluer votre état de santé et déterminer si vous êtes prêt à reprendre le travail.
- Prendre soin de son corps : Une bonne hygiène de vie, un sommeil de qualité et une alimentation équilibrée sont essentiels pour retrouver son énergie.
- Se reposer suffisamment : Le corps a besoin de temps pour se rétablir d'un burn-out. Il est donc essentiel de s'accorder du repos.
- Pratiquer une activité physique : Des exercices doux comme le yoga ou la marche peuvent aider à réduire le stress et améliorer l'équilibre physique et mental.
- Prendre en compte le "corps a besoin" : Il est nécessaire de comprendre qu'après un burn-out, le corps peut avoir besoin de plus de temps pour se rétablir. Ne pas ignorer les signaux qu'il envoie est crucial.
- Travailler sur sa santé mentale : Des techniques comme la méditation ou la thérapie peuvent aider à gérer le stress et à améliorer la santé mentale.
Souvenez-vous : La réintégration au travail doit se faire progressivement, en tenant compte de votre état de santé physique et mental.
Définir un plan d'action pour la reprise
Définir un plan d'action pour la reprise du travail est crucial pour éviter une récidive du burn-out. Ce plan doit être personnalisé et prendre en compte les facteurs individuels et organisationnels qui ont contribué à l'épuisement professionnel.
Reconsidérer les conditions de travail : Il peut être nécessaire de revoir les conditions de travail qui ont conduit au burn-out. Afin de créer un environnement de travail plus sain, il peut être nécessaire d'ajuster les horaires de travail, de revoir la charge de travail ou d'améliorer les outils de travail.
Établir des limites claires : Il est essentiel de définir des limites claires entre le travail et la vie personnelle pour éviter de tomber dans des situations de travail exigeantes. Par exemple, il peut être utile d'établir des règles strictes concernant les mails le soir ou le travail pendant les week-ends.
- Établir un plan de reprise progressive : Une reprise progressive du travail peut aider à réduire l'anxiété et le stress associés à un retour à plein temps. Cela peut comprendre un mi-temps thérapeutique ou un aménagement des horaires.
- Mettre en place un suivi avec la direction des ressources humaines et les managers de proximité : Des rendez-vous réguliers avec les RH ou les managers peuvent aider à surveiller la charge de travail et à discuter de toute préoccupation ou difficulté rencontrée.
- Planifier un bilan de compétences : Un bilan de compétences peut aider à identifier les forces, les faiblesses et les aspirations professionnelles, ce qui peut être utile pour réorienter la carrière si nécessaire.
Il est essentiel d'impliquer le salarié dans l'élaboration de ce plan d'action pour s'assurer qu'il corresponde à ses besoins et à ses aspirations.
La place des congés avant la reprise
Les congés sont un moment propice pour se ressourcer avant la reprise du travail. Une période de repos bien planifiée permet d'apporter un nouveau souffle et peut aider à rétablir l'équilibre physique et mental.
- Les vacances : Elles offrent une occasion précieuse de déconnecter totalement du travail et de se recentrer sur soi-même.
- Les pauses déjeuner : Elles aident à se déconnecter du travail pendant la journée et à recharger les batteries.
- Les week-ends : Ils permettent de maintenir un équilibre entre le travail et la vie personnelle.
Il est essentiel de planifier ces congés et de les utiliser pour se détendre et se ressourcer, loin des contraintes liées au travail. Cela peut inclure des activités de loisirs, des activités physiques ou tout simplement du repos.
Comment savoir si on est prêt à reprendre et vaincre la peur de reprendre le travail après un burn out ?
Pour déterminer si vous êtes prêt à reprendre le travail après un burn-out, plusieurs signes peuvent vous guider.
- Sensations physiques : Votre corps vous envoie des signes. Vous ne ressentez plus les symptômes du burn-out tels que la fatigue persistante, les troubles du sommeil ou les douleurs chroniques.
- Stabilité émotionnelle : Vous n'êtes plus en proie à des crises d'angoisse, vous vous sentez plus serein et vous parvenez à gérer vos émotions.
- Energie retrouvée : Vous ressentez une envie et une motivation à reprendre une activité, vous vous sentez prêt à vous investir de nouveau professionnellement.
- Connaissance des causes du burn-out : Vous avez identifié les facteurs qui ont conduit à votre épuisement professionnel et avez travaillé dessus afin de les maîtriser.
Il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour évaluer votre état et vous accompagner dans ce processus.
Faut-il démissionner après un burn-out ?
La décision de démissionner après un burn-out est complexe et personnelle. Il est essentiel de considérer plusieurs facteurs avant de prendre une décision.
Analyser les causes du burn-out : Si votre burn-out est la conséquence directe de votre environnement de travail actuel, il peut être judicieux de considérer une démission afin d'éviter une récidive.
Consulter un professionnel de santé : Un médecin du travail peut vous aider à évaluer votre aptitude à reprendre votre poste. Selon la gravité de votre burn-out, il peut recommander une inaptitude, avec ou sans reclassement possible.
Envisager une reconversion professionnelle : Si la perspective de retourner à votre poste actuel vous cause de l'anxiété, envisager une reconversion professionnelle peut être une option.
Dialoguer avec votre employeur : Si vous jugez que des changements dans votre environnement de travail pourraient permettre une reprise du travail sans risque de rechute, n'hésitez pas à en discuter avec votre responsable ou les RH.
Les implications juridiques et financières : Une démission peut avoir des conséquences financières, notamment la perte de certains droits comme l'indemnité de chômage. Veillez à bien vous renseigner avant de prendre une décision.
La reconversion professionnelle après un burn-out
La reconversion professionnelle après un burn-out est un processus qui peut s'avérer salvateur mais demande une préparation et un accompagnement adéquats.
Il est primordial d'évaluer son état de santé, à la fois physique et mentale, avant d'envisager un changement de carrière. Prendre du recul est nécessaire pour analyser les facteurs ayant contribué à l'épuisement professionnel.
Il est également conseillé d'effectuer un bilan de compétences pour identifier les domaines où vous excellez et ceux qui vous motivent. Cela permet de choisir une voie professionnelle en adéquation avec vos aspirations et votre bien-être.
Par ailleurs, il peut être judicieux de se faire accompagner par un coach professionnel ou un psychologue du travail afin de bénéficier d'un soutien adapté dans cette démarche.
Quand envisager une reconversion ?
Envisager une reconversion professionnelle après un burn-out peut être une option valable dans certains cas. Le burn-out résulte souvent d'un déséquilibre entre les exigences du travail et vos propres ressources. Si ce déséquilibre persiste malgré des tentatives d'ajustement, alors une reconversion peut être envisagée. Il est toutefois nécessaire de prendre le temps de la réflexion avant de s'engager dans cette voie. Les signaux qui peuvent indiquer qu'une reconversion pourrait être bénéfique incluent :
- Un sentiment persistant d'insatisfaction au travail
- Le sentiment que votre travail actuel ne correspond plus à vos aspirations ou à vos valeurs
- L'incapacité à retrouver un équilibre sain entre le travail et la vie personnelle malgré vos efforts
- Une détérioration de votre santé mentale ou physique liée à votre travail.
Cependant, la reconversion n'est pas une solution miracle et nécessite une préparation minutieuse. Il est donc recommandé de consulter un professionnel de l'orientation pour vous accompagner dans cette démarche.
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