Carrières longues, profils boomerang, slasheurs... différentes décennies se croisent au sein des entreprises, qui doivent composer avec des attentes parfois totalement opposées de leurs collaborateurs.
La rédaction est partie à la rencontre de plusieurs jeunes de la génération Z (nés entre 1995 et 2005), d’étudiants à très jeunes actifs, pour leur demander, sans filtre, leur vision du travail et de l’entreprise.
Le but ? Comprendre quel est le schéma dans lequel ils ont grandi, leur point de vue et leurs attentes de l’entreprise idéale, et la manière dont ils s’identifient ou non aux sociétés d’aujourd’hui.
Petit condensé.
Quelle image a la génération Z de ses aînés et de leur rapport au travail ?
La vision de ces jeunes sur leurs ainés est unanime : ils ont vu leurs parents travailler beaucoup et pointent du doigt des amplitudes horaires importantes et une présence obligatoire quotidienne. Ils reconnaissent volontiers un investissement certain de la part de leurs aînés dont les gratifications professionnelles se traduisaient par une évolution de poste ou de carrière, et dont la rémunération était un gage de réussite.
Pourtant, et malgré l’admiration de cette génération sur ces travailleurs engagés, on sent une pointe de regret quant au plaisir ressenti par leurs parents dans leur quotidien professionnel : le travail était avant tout, à leurs yeux, une nécessité financière et un passage obligatoire pour avoir une place dans la société, et la notion de plaisir y était rarement associée.
Cette notion de plaisir au travail, c’est ce qui marque la rupture entre ces deux générations.
Pourtant, certains ainés semblent avoir pris conscience de l’importance de transmettre à leurs enfants le goût du travail. Une notion dans laquelle la génération Z se reconnait et avec laquelle elle cherche à composer.
Quelles sont les attentes de la génération Z envers les entreprises ?
La plupart de ces jeunes n’ont connu l’entreprise qu’à travers des stages ou des premiers emplois, et l’image qui en ressort n’est pas toujours positive. Beaucoup évoquent avoir l’impression de n’être qu’un pion dans la machine, et regrettent la possibilité de ne pouvoir exprimer plus librement leurs compétences ou leur créativité.
Ni attirés par les managements trop “fun et familiers”, ni par ceux trop “directifs et limitatifs”, ils sont à la recherche d’un entre-deux compétent dans lequel on leur ferait confiance, et où ils pourraient amener des idées neuves. C’est notamment pour ces raisons que beaucoup se lancent dans un début de carrière à leur compte, avec le sentiment que le monde de l’entreprise est trop limitatif pour leur organisation et leurs envies professionnelles.
Beaucoup parlent également de la dimension humaine dans l’entreprise : ils attendent un certain respect entre managers et collaborateurs et une bonne entente entre collègues. L'ambiance leur apparait comme un critère essentiel.
Enfin, la gen Z parle n'a pas peur de parler salaire. Contrairement à ses grands frères et sœurs de la génération Y qui privilégient un travail qui plait avant un travail qui paie, les millénials remettent la rémunération au cœur de la discussion. Nés après la démocratisation du numérique, formés pour la plupart à des métiers d’avenir, ils sont conscients de leurs compétences, et ne comptent pas laisser les avantages sociaux et salariaux de côté.
Flexibilité, considération et bien-être !
Voilà les trois mots d’ordre pour devenir l’entreprise idéale de cette génération. Le télétravail est très majoritairement plébiscité, et plus globalement le fait de pouvoir organiser son emploi du temps.
La considération est quant à elle, un élément clé. Les stages longue durée et les contrats d’apprentissage donnent à ces jeunes des premières expériences pros durant leurs études. Exit le statut de “junior”, ces nouveaux actifs veulent être reconnus rapidement pour leurs aptitudes.
Enfin, la notoriété de l'entreprise, souvent gage de sérieux et innovation, semble être la promesse de projets créatifs et motivants. Même si peu parlent de l'avenir de leur carrière professionnelle, on sent un attrait à être embauché dans une entreprise reconnue dans son domaine.
Contrairement à la génération Y (années 80 à 2000) marquée par une forte quête de sens, la génération Z semble être en quête de bonheur et de plaisir professionnel. S’ils arrivent bien à exprimer ce qu’ils ne veulent pas, il est plus difficile de comprendre ce qui les motive réellement dans leur carrière professionnelle. L'entreprise de son côté, fait face à un beau challenge et devra s'adapter aux nouvelles attentes de cette génération.
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