Chaque jour un mot nouveau, chaque année une notion nouvelle. La notion de qualité de vie au travail (QVT) est dans toutes les bouches.
Historiquement, la QVT a été entérinée par un accord national interprofessionnel signé le 19 juin 2013 (et intégré dans la loi du 17 août 2015 dite loi Rebsamen) en vue d’encourager les entreprises à entreprendre une démarche interne de réflexion sur sa propre qualité de vie au travail.
Mais de quoi parle-t-on réellement ? Quelles notions englobe-t-elle ? Qu’est-ce que la QVT ?
Si nous voulions définir succinctement le principe de qualité de vie au travail, nous pourrions dire qu’il s’agit d’une philosophie de vie adoptée par l’entreprise visant à une amélioration des conditions de travail, des facteurs relationnels et organisationnels.
Cette QVT permet à la fois un épanouissement individuel des salariés au sein de la collectivité ET une prospérité de l’entreprise grâce à des ressources internes devenues plus performantes.
En effet, nous connaissons aujourd’hui des conditions de travail « difficiles », c’est pourquoi collaborateurs et dirigeants se trouvent parfois démunis face à un quotidien qui les dépasse.
En quoi notre quotidien professionnel s’est-il dégradé ?
Sans pour autant dénigrer les risques physiques (qui restent très présents) il semblerait que les risques psychosociaux soient les grands vainqueurs de cette dégradation au travail.
On peut citer en responsables de ce phénomène :
- La crise économique, qui laisse planer la peur de la perte d’emploi et l’insécurité ;
- La charge de travail croissante ;
- Les conditions de travail (autonomie, contrôles, organisation du travail …)
- Les méthodes managériales souvent mal adaptées dans un monde qui bouge ;
- Les outils numériques qui impliquent un besoin en formation et compliquent la « déconnexion » …
Quels sont les facteurs à prendre en considération dans la démarche QVT ?
Il s’agira d’améliorer certains « paramètres » au sein même de l’entreprise, tels que l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, etc … tout en prenant en considération les spécificités de l’entreprise.
Comme ce schéma l’indique, toutes ces notions peuvent s’inscrire au cœur d’une démarche QVT.
Quel intérêt pour mon entreprise ?
L’ensemble des acteurs de l’entreprise, salariés, direction, clients et partenaires, tirent profit de la démarche. Et les enjeux sont multiples.
- Economique : amélioration de la performance, gains de productivité (moins d’incidents/accidents, moins d’absentéisme , moins de présentéisme…), diminution du turnover (charges de personnel, cotisation AT-MP…), diminution de la casse (industrie) ;
- Humain : une santé préservée, une motivation retrouvée, un accueil amélioré ;
- Sociétal : un climat social bonifié - Une qualité des produits & des services en hausse …
Comment s’y prendre ?
L’agence nationale interprofessionnelle ouvre la voie à un certain nombres de règles générales à ce sujet. Il faut néanmoins définir un cadre méthodologique afin d’atteindre le résultat escompté.
Selon les préconisations de l’ANACT, une démarche QVT s’articule en 4 étapes :
- Piloter la démarche
- Etablir le diagnostic
- Expérimenter
- Suivre et évaluer
Généralement, un groupe de travail est mis en place. Il permettra une réflexion précise sur les besoins en termes d’amélioration de la QVT.
Ce groupe est composé notamment de la Direction, de managers, des représentants du personnel, …).
Dans le but de parfaire ce groupe de travail, il est courant de faire appel à des personnes extérieures qui permettront d’apporter un regard objectif et éventuellement des solutions innovantes adaptées à la particularité de l’Entreprise (principalement la Médecine du travail, des consultants, des professionnels de la prévention,…)
La mise en place de ce groupe a pour but de mener à bien la démarche le plus exhaustivement possible.
Et concrètement ?
Suite à la constitution du groupe de travail, un diagnostic de la situation est effectué grâce à l’analyse de certains indicateurs liés à l’organisation de l’entreprise (absentéisme, turnover, conditions de travail..) et à la santé/sécurité (accidents, plaintes, stress, …).
Un baromètre social est ensuite mis en place pour consulter les salariés de manière anonyme et ainsi pouvoir évaluer les axes d’amélioration de la QVT.
Suite à ce au diagnostic, des actions concrètes et adaptées seront mises en place. On ne parle pas uniquement de crèches d’entreprises, d’espaces de sieste ou de services pour faciliter l’équilibre des salariés mais aussi d’actions de prévention concrètes :
- Optimisation de l’organisation du travail & du lien inter-service
- Développement d’un management centré sur la confiance et l’humain
- Accompagnement des équipes : communication - cohésion- gestion de conflits – médiation
- Formation gestion du stress et prévention de burn-out
Quels résultats ?
Comment pérenniser cette nouvelle organisation ?
Pour que cette démarche soit efficace et apporte vraiment des résultats à l’entreprise de manière durable, il est important de prendre en compte les points clés suivants :
- Impliquer la direction pour que l’entreprise soit dans la cohérence
- Co-construire et mettre en place les actions avec l’ensemble des équipes, des IRP
- Avoir une vision Essais/Ajustements
- Communiquer, communiquer et encore communiquer de manière transparente
- Prioriser & planifier en mixant les actions simples/rapides & les actions lourdes/longues.
- Refaire le point régulièrement avec les acteurs de l’entreprise
Cette démarche, lorsqu’elle est globale et bien structurée, apporte une augmentation de la performance de l’entreprise et un bien-être au travail qui engendre confiance et engagement.
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Une contribution de Laura Chambron - Formatrice sophrologue et Muriel Prost - coach en développement d'entreprise