- Au fait, Jean, la Q.V.T et le bien-être au travail, c'est la même chose non ?
- Hmmm oui et non. En fait ce sont deux notions similaires et distinctes à la fois !
- Et l’épanouissement ? Et le bonheur au travail ?
- Hmmmmmmm...
Ces notions très présentes dans les médias provoquent un imaginaire bien particulier et personnel chez chacun d’entre nous. Alors si vous aussi vous êtes un peu perdus face à cette terminologie, voici un début d’éclairage !
Q.V.T : d’où vient ce bel acronyme ?
Les fondamentaux du concept de la Qualité de Vie au Travail remontent dans les années 50 avec les recherches de Eric Trist, psychologue anglais. Il met à jour les limites du Taylorisme pour mettre en évidence le lien étroit entre l'efficacité au travail et la qualité de vie au travail. Ce lien dépend d'abord de l'organisation du travail et des méthodes de production.
Il fait plus particulièrement ressortir l'importance du collectif de travail et de son autonomie. La QVT prend sa source dans la capacité de l’entreprise à articuler convenablement les dimensions humaines, sociales et techniques du travail.
Sur ces fondements, deux courants émergent, l'un aux USA et l'autre en Europe, et plus particulièrement dans les pays scandinaves.
- Les Américains ont une lecture plus individuelle
Dans le monde anglophone, le nom Quality of Working Life existe depuis les années 70. Le terme apparaît en 1972 lors de la première conférence internationale sur la qualité de vie au travail, à New York.
De cette conférence, résulte une première définition de la QVT selon 4 aspects : intégrité physique, intégrité psychique, développement du dialogue social, équilibre vie au travail et vie hors travail
- Les Européens relèvent l'importance du collectif
En Europe, les premiers travaux mettent l'accent sur le collectif de travail et sur la participation des salariés aux décisions, à la stratégie de l'entreprise. Dans la pratique, cette participation se traduit par la consultation, la concertation, ou la codétermination.
- Et en France alors ?
En 1973, est fondée l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT), dont les premières actions se rapprochent plus des risques professionnels et de leur prévention que de la Quality of Working Life anglo-saxonne. Il faut attendre les années 2000 pour voir émerger le terme QVT, avec la première semaine de la qualité de vie au travail lancée par l'ANACT.
Aujourd'hui, l’acronyme devient incontournable pour les entreprises, et principalement dans les principes de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) notamment suite à deux négociations :
- L’accord national interprofessionnel (ANI) du 19 juin 2013 définit la QVT " comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement qui englobe l’ambiance, la culture de l’entreprise, l’intérêt du travail, les conditions de travail, le sentiment d’implication, le degré d’autonomie et de responsabilisation, l’égalité, un droit à l’erreur accordé à chacun, une reconnaissance et une valorisation du travail effectué".
- Le 17 août 2015, la loi Rebsamen inclut le thème de la QVT dans les champs des négociations annuelles obligatoires des entreprises.
La QVT : un ensemble de principes
En France, il n'existe pas une mais plusieurs définitions de la QVT. Elles sont issues principalement de l'ANI de 2013. Dans tous les cas, il en ressort que c'est à chaque entreprise de s'approprier sa démarche et sa propre définition de la QVT en respectant les principes fondateurs :
- Les liens entre le QVT et la performance des entreprises,
- L'équilibre entre les conditions de travail et le sentiment subjectif de bien-être perçu collectivement et individuellement
- Les 3 piliers fondateurs de la perception de la QVT (adapté de la QVT selon l'Anact):
- Les conditions (environnement, conditions d'emploi, conditions de vie extra-professionnelle) ;
- La capacité à s'exprimer et à agir (participatif, partenaires sociaux, soutien managérial, soutien des collectifs) ;
- Le contenu du travail (autonomie, valeur du travail, travail apprenant, travail complet).
Voici un petit aperçu du super campus d'Eurécia, qui contribue à la QVT des collaborateurs au quotidien !
Le bien-être : un ressenti
Cette notion de bien-être au travail est utilisée couramment par les organisations. Elle est également abordée par l'Anact en définissant la QVT comme un sentiment de bien-être au travail perçu collectivement et individuellement.
Le bien-être au travail reste une notion subjective. Chaque individu a sa propre perception du bien-être du fait de son vécu personnel, de ses attentes, de ses besoins.
Osons un exemple :
Corinne a des journées de travail qui semblent paisibles. Elle s'entend très bien avec ses collègues et peut quitter tôt son bureau. Ces deux ingrédients pourraient être la recette parfaite du bien-être. Qui ne rêve pas d’aller surfer quelques vagues en fin de journée ?
Mais Corinne ne rêve pas de surfer des vagues. Elle préfère surfer sur le mouvement. Elle veut du dynamisme, elle veut être challengée, elle veut sortir de sa zone de confort. Dans son travail, elle n'éprouve aucun bien-être et elle s’ennuie.
Mais comment mesurer le bien-être et la qualité de vie au travail ? Pour vous y aider, testez gratuitement le module bien-être d’Eurécia et prenez le pouls auprès de vos collaborateurs !
Je (ré)enchante mes collaborateurs
Le bonheur au travail : ça existe ?
La notion est encore moins palpable et d’autant plus personnelle. Sujet philosophique, psychologique, voire de développement personnel, la recherche du bonheur soulève les foules. Et pour autant, sa définition et sa représentation divergent selon le personnes, les époques, les peuples.
Alors, le bonheur au travail semble encore moins palpable. Il a été mis sur le devant de la scène ces dernières années l’apparition de Chief Happiness Officer (responsable du bonheur) dans certaines structures, un rôle qui ne fait pas toujours l’unanimité. D'ailleurs, il n'existe pas de définition reconnue. Les institutions, les partenaires sociaux lui préfèrent les notions de QVT ou de bien-être au travail.
Et les Risques Psychosociaux dans tout ça ?
D'un point de vue juridique, les risques psychosociaux (RPS) sont la seule notion à être reconnue. Il s’agit de tous les risques qui peuvent altérer la santé physique et mentale des salariés (stress, burn-out, harcèlement etc.). Des mesures conventionnelles et législatives visent à faire respecter des obligations professionnelles aux employeurs comme aux collaborateurs.
Ces risques peuvent être intégrés au DUERP, un document qui permet d’établir la démarche de prévention de la santé et de la sécurité de votre entreprise. Il est donc utile dans l’identification et la prévention des RPS.
Vous aimeriez évaluer le sentiment de bien-être au sein de votre entreprise ? Nous vous avons justement conçu un questionnaire complet à partager à vos collaborateurs pour mesurer la QVT !
Je mesure la QVT dans mon entreprise