Éclater de rire après un échange de sourires complices avec un collègue ou se pincer les lèvres face à un visuel qui nous pique un peu les yeux, on l’a déjà tous fait n’est-ce pas ? Depuis le 1er septembre, c’est masque obligatoire en entreprise : une nouvelle tombée parfois comme un coup de massue. Chacun fait désormais de son mieux pour supporter ce petit bout de tissu (ou autres matériaux) de 17 cm sur 9 qui nous oblige à dissimuler 60% de notre visage, berceau de la communication non-verbale qui représenterait 93% de la communication interpersonnelle.
Alors comment maintenir ou construire des relations de travail dans ces conditions ?
Quand l’open space masque ses émotions
De nombreux spécialistes de la psychologie cognitive estiment que le visage est primordial dans le processus de communication. Quarante-six muscles qui nous permettent de réaliser nos expressions faciales et qui sont à présent cachés, tels de petits trésors. Difficile de communiquer et d’appréhender les différentes émotions quand on ne perçoit plus l’impact de nos paroles.
Alors que nos expressions deviennent quasiment invisibles, nouer ou renouer des liens au bureau peut devenir un parcours du combattant, surtout avec les collègues qu’on ne connaît que très peu ou qui commencent leur processus d'onboarding.
Une situation qui peut se révéler compliquée et qui peut entraîner :
- Des problèmes de communication
- Des incompréhensions entre collègues qui peuvent parfois aboutir à des tensions ou un affaiblissement de l’esprit d’équipe
- Des problèmes de communication interne
Des relations de travail à réinventer
Alors que le port du masque développe un sentiment de méfiance, nous rappelant sans cesse que le virus est partout, réinventer les relations de travail devient primordial. Une étape nécessaire pour éviter l’indifférence ou la défiance entre collaborateurs ou encore un sentiment de crainte vis-à-vis de l’entreprise.
On notera trois points d'attention :
1. Faire preuve de bienveillance et de compréhension sera plus que nécessaire, surtout en cette période d’adaptation. En plus de cacher une grande partie de notre visage et d’avoir une incidence sur la communication non-verbale, le port du masque affecte nos voix : toutes semblables, elles paraissent plus robotiques et parfois même fades. Faire attention à notre manière de communiquer en prêtant attention aux gestes et au timbre de voix permettra surement d’éviter les malentendus. Des malentendus qui peuvent avoir un impact négatif sur les relations de travail et à terme, impacter l’activité de l’entreprise. Mais attention ! On ne se résigne pas aux phrases courtes, concises et formelles par peur d’être mal compris. On s’exprime au contraire de façon claire et on prend du recul sur nos échanges. Inutile de partir au quart de tour si on a la vague impression qu'Antoine nous a répondu froidement à la réunion de 14h.
2. Une obligation qui impose de composer avec le niveau d’anxiété de ses voisins de bureau. Si certains préfèreront rester à (très) bonne distance, d’autres n’hésiteront pas à faire une remarque si les masques tombent dans l’open space. Deux alliés de taille : prendre en compte les angoisses de chacun et ne pas oublier que parmi les collègues certains côtoient peut-être des personnes fragiles !
3. L’implication des collaborateurs dans une logique participative permettra sans doute de limiter les incompréhensions. En effet, chacun doit pouvoir s’exprimer et exposer ses arguments : ceux qui sont favorables au port du masque en entreprise, mais également ceux qui n’en voient pas l’intérêt, doivent pouvoir échanger librement sans crainte d’être rejetés.
Quelles solutions mettre en place concrètement ?
Réinventer les relations de travail nécessite le développement de nouveaux canaux de communication. Par nature, l’être humain s’adapter vite et il nous faudrait en moyenne 66 jours pour acquérir une nouvelle habitude. Tout d’abord n’oublions pas que les expressions du visage ne sont pas la seule source de communication non-verbale. Il est possible de communiquer autrement grâce au regard ou à une gestuelle plus prononcée.
Alors, quelles solutions mettre en place concrétement ?
- S’exprimer plus fort peut aussi être une solution pour éviter les incompréhensions ou les malentendus.
- S’assurer que l’on s’est bien fait comprendre en posant des questions à ses collègues.
- L’entreprise se trouve dans une ville où le port du masque n’est pas obligatoire ? Pourquoi ne pas organiser une réunion en extérieur ou faire une pause entre collaborateurs (attention toujours à distance) ? L’occasion de faire tomber les masques un instant et de sourire de toutes ses dents !
Alors que selon un sondage paru en septembre 2020, 70% des salariés se disent favorables au port du masque en entreprise, ce dernier bouleverse de façon incontestable les relations au sein d’une équipe en affaiblissant l’impact de la communication non-verbale, pourtant primordiale pour appréhender les échanges. Un nouvel outil de travail auquel il faut cependant s’habituer puisque selon Santé Publique France, 24% des foyers de contamination se développent en entreprise.
Un sourire manque et tout est dépeuplé ? Le masque transparent est peut-être la solution (affaire à suivre...) !
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