Avec l’allongement du congé de paternité et d'accueil de l'enfant à 1 mois dès juillet 2021, la place des papas dans l’entreprise est de nouveau mise au-devant de la scène.
C'est l'occasion de faire suite à notre article sur les mamans managers, nous sommes partis à la rencontre de Guillaume, un manager-papa de deux enfants de 6 et 3 ans, pour l’interroger sur son quotidien et sur la façon dont il arrive à articuler sa vie pro et perso avec un poste à responsabilité, et sur l’influence de son rôle de papa dans son management.
Une rencontre à la fois inspirante et touchante.
Être papa et manager, c'est un exercice d'équilibriste ? Comment gères-tu ?
Du mieux que je peux, ce n’est pas toujours facile ! Pour moi la principale difficulté, c’est d’arriver à décrocher. Couper après 8h passées au travail avec toutes les informations absorbées dans la journée, c’est dur, mais c’est indispensable pour passer du temps de qualité avec mes enfants.
Le travail, il y en aura toujours, ça ne s’arrête jamais ! C’est un flux continu. En revanche, le moral et la qualité de relation avec ses enfants doivent être entretenus au quotidien pour éviter qu’ils ne se dégradent. Et ce malgré les soucis et la fatigue que peuvent parfois engendrer le quotidien professionnel.
Une de mes astuces : laisser l’ordinateur au bureau. Cela me force à me concentrer sur ma famille, et m’impose à moi-même un une vraie déconnexion. Et quand je sens que ce n’est pas suffisant, que ma journée a été compliquée et que ma charge mentale est forte, et pour éviter de transmettre mon stress à mes enfants, je leur propose d’aller faire un tour ou d’aller diner à l’extérieur. Cela fait du bien à tout le monde, moi y compris. Ce qui est bénéfique pour moi l’est aussi pour mon équipe : en me changeant les idées, le lendemain est plus facile à appréhender.
Qu’est-ce que tes enfants t’apportent dans la vie pro ? Et inversement ?
Avant d’avoir mes enfants, j’étais dur dans mon management : autoritaire, directif et caractériel. Je laissais finalement peu de place à la relation humaine et aux sentiments de mes collaborateurs.
En éduquant mes enfants, j’ai appris qu’il est souvent plus facile d’arriver à ses fins en faisant preuve de bienveillance que de conflit. Même si cela ne marche pas à chaque fois, dans le fond, ça a un impact positif sur notre relation, et les échanges sont plus sains. On peut se dire les choses, mais avec manière plutôt qu’avec conflit. Ils m’ont aidé à me canaliser.
De nombreux coachs en management font d’ailleurs le parallèle entre l’éducation bienveillante et le management bienveillant, car plus que de simples tendances, c’est la manière dont on aborde les choses avec autrui (mais aussi avec soi-même) qui est re-réfléchie.
Depuis, je suis devenu très attentif à ma manière de dire les choses, d’encourager, mais aussi de reformuler pour être sûr que tout le monde soit sur la même longueur d’ondes.
Je pense être un meilleur manager depuis que je suis devenu papa, c’est sûr.
Comment manages-tu tes collaborateurs également papas ?
Nous sommes tous dans le même bateau. Quand on a des enfants, on se comprend : la fatigue est la même pour tous, on peut avoir des périodes difficiles à la maison qui affectent notre vie professionnelle, et on fait tous de notre mieux.
C’est la raison pour laquelle on parle ouvertement de notre organisation familiale au sein de l’équipe. Bien sûr, il ne s’agit pas de faire du préférentisme par rapport aux collaborateurs sans enfants, mais plutôt d’organiser les plannings en bonne intelligence, notamment au moment des vacances scolaires.
Autre exemple : pendant le confinement de 2020, nous avons essayé de trouver la solution la plus efficace pour que tout le monde puisse travailler. L’organisation a été difficile notamment pour les familles nombreuses, et les horaires ont été adaptés pour permettre aux collaborateurs de travailler dans de bonnes conditions, quitte à ce que certains se retrouvent en horaires décalés. Ce n’était pas le mieux pour les équipes, mais c’était le mieux pour les personnes concernées.
Et toi dans tout ça, tu as le sentiment d'arriver à porter ces deux casquettes ?
Le quotidien est ultra rythmé, on a l’impression que ça ne s’arrête jamais... C'est donc important d'être indulgent avec soi-même, on fait du mieux qu'on peut. Oui, on fait des erreurs, mais on se construit aussi à travers tous ces moments.
Accorder la bonne énergie au bon moment et surtout ne pas s'oublier, c’est indispensable pour apporter le meilleur de nous dans le pro comme dans le perso.
Et finalement, quand on prend le temps de se poser, et qu’on jette un petit coup d’œil dans le rétroviseur, on se rend compte que notre rôle d’accompagnement, de suivi, et de conseils en tant que manager et/ou papa est très gratifiant : on aide les personnes à se construire personnellement et professionnellement, et on leur donne l’opportunité de se révéler. Quelque part, on contribue à notre façon à leur épanouissement personnel et professionnel. Enfin je l’espère !
Le rôle des papas a changé au cours du dernier siècle, au profit d’un équilibre familial plus sain. En accordant une plus grande importance à la sphère privée, les entreprises contribuent au bien-être moral des papas et agissent directement sur leur efficacité professionnelle. Leur rôle éducatif contribue également à leur développement personnel, leur permettant d’accéder à un management plus humain et bienveillant, et de s’épanouir dans un rôle d’accompagnant sur la sphère pro comme perso.
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