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Article - Étude

Les métiers qui recruteront le plus d’ici 2030

équipe pluridisciplinaire et médicale en pleine réunion

À la loupe

Chaque semaine ce que nous disent les chiffres et les études sur le monde du travail


Entre créations d’emplois d’une part et remplacements liés aux départs en retraite d’autre part, quels métiers recruteront le plus d’ici 2030 ? Tour d'horizon des projections, avec l’étude « Métiers en 2030 » élaboré en 2023 par la DARES (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) et France Stratégie.  

90% des postes à pourvoir liés aux départs en retraite

Si le rapport table sur un total de 1 million de postes purement créés sur la période 2019-2030, il estime que chaque année 760 000 postes seront à pourvoir en raison notamment des départs en retraite.  

Le rapport souligne par ailleurs que les créations d’emplois sont et seront principalement liées à nos changements de comportements depuis la pandémie - avec une montée en puissance du télétravail et une accentuation de la consommation en ligne – ce qui implique que les métiers de services aux entreprises devraient poursuivre leur progression en particulier dans le secteur informatique. Tendance similaire dans les métiers du soin – aides à domicile, aides-soignants et infirmiers – qui sont amenés à se développer toujours plus en raison du vieillissement de la population. Pour autant, et c’est là le point fondamental, ces familles de métiers ne sont pas celles qui vont générer le plus de recrutements, car un élément central et autrement plus déterminant demeure : le départ en retraite des baby-boomers et de la génération X. Ainsi, d'ici 2030, le rapport estime que cela représentera in fine 90% des postes à pourvoir, notamment pour les métiers d’agents d’entretien (489 000), d’enseignants (329 000), d’aides à domicile (305 000) et de conducteurs (301 000).

Des créations d’emploi favorables aux diplômés de l’enseignement supérieur  

Toujours selon les données du rapport de la DARES, deux tiers des emplois créés le seraient dans les services marchands, en particulier dans les secteurs de la santé, du numérique, de la construction - en raison de l’accroissement des besoins de rénovation liés à la transition énergétique – et de l’industrie (pharmaceutique par exemple), qui connaît un sursaut après des années compliquées. Parmi les métiers où la croissance de l'emploi est projetée la plus forte, on retrouve en tête et dans l’ordre, les professions de santé (+ 223 000), les ingénieurs de l’informatique (+ 115 000) et les cadres commerciaux (+ 109 000), suivis par les aides à domicile, les ouvriers qualifiés de la manutention, les cadres des services administratifs, comptables et financiers, les ingénieurs et cadres de l’industrie, les cadres du BTP et les ouvriers peu qualifiés de la manutention. Dès lors, une tendance se dégage et l’on remarque que ces créations d’emploi sont plutôt favorables aux diplômés de l’enseignement supérieur qui occuperont près d’un emploi sur deux en 2030 (contre 43 % aujourd’hui). On estime ainsi à 1,8 million le nombre d’emplois créés sur la période 2019-2030 occupés par des diplômés du supérieur, tandis que ceux occupés par des actifs n’ayant pas dépassé le niveau baccalauréat reculeraient de près de 800 000, notamment dans la fonction publique avec – 159 000 employés administratifs de catégorie C.  

Un risque d’inadéquation de main d’œuvre

Malgré des perspectives d’embauche encourageantes à l’horizon 2030, le rapport pointe un manque de concordance à prévoir entre les besoins de recrutement par métier et la réalité incarnée par les jeunes entrants sur le marché du travail. Des déséquilibres en termes de main d’œuvre sont à craindre, sachant que plusieurs données entrent en jeu et restent encore pour certaines mal évaluées. Parmi elles, les choix d’orientation que font et feront les plus jeunes en faveur des métiers qui recrutent ou en faveur de ceux qui les intéressent, l’attractivité de certains métiers mesurée par l’intérêt intellectuel, les valeurs véhiculées et/ou la rémunération, l’alignement entre offres de formation et besoins en recrutement poussé par les pouvoirs publics, ou encore, les disparités entre régions liées à leurs spécificités tant économiques que démographiques.

 

Journaliste généraliste indépendante

Séverine est rédactrice en chef d’ÔRIZON le magazine de l’aéroport Toulouse-Blagnac, et journaliste généraliste indépendante collaborant avec divers…

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