Une vague de chaleur paralyse une usine. Une inondation rompt une chaîne d’approvisionnement. Face aux bouleversements climatiques, un nouveau stratège fait son entrée. C’est le gestionnaire de risques climatiques. Sa mission ? Aider les entreprises à naviguer dans la tempête et à transformer les données climatiques en décisions concrètes.
Le métier décrypté
Dans les grandes entreprises, cet expert du climat traque les vulnérabilités. Son quotidien ? Des modèles climatiques sophistiqués et des plateformes d’analyse de données qui permettent de décrypter les signaux d’alerte. Une vague de froid qui menace de paralyser la production ? Une tempête qui pourrait compromettre les approvisionnements ? Ces scénarios, autrefois relégués aux rapports d’expertise, deviennent des informations clés. En collaboration avec les départements RSE, le gestionnaire de risque climatique devient un maillon crucial dans la chaîne de décision stratégique.
Les gestionnaires des risques climatiques ne sont pas enfermés dans les bureaux d’études. L’industrie les mobilise pour sécuriser ses sites stratégiques, le secteur énergétique les sollicite pour protéger ses installations renouvelables des événements extrêmes, tandis que l’assurance affine ses modèles de risques grâce à leur expertise. L’agriculture, particulièrement exposée, fait appel à leurs compétences pour réinventer ses pratiques face au changement climatique.
Top 3 des missions : évaluation des risques, modélisation des impacts, élaboration des solutions
Les compétences clés
La transversalité prend tout son sens dans ce métier qui requiert un mélange savant d’expertise scientifique, de communication et de vision stratégique. Une alliance rare qui fait de lui un profil recherché.
Côté scientifique, le gestionnaire de risques climatiques doit maîtriser les fondamentaux : la météorologie, l’océanographie et l’écologie. Au quotidien, il jongle avec les modèles climatiques et les outils d’analyse de données pour transformer les signaux d’alerte en scénarii concrets.
Mais la science ne fait pas tout. Dans l’entreprise, il doit parler le langage des décideurs. Gestion des risques, finance, réglementations environnementales... Sa capacité à traduire les enjeux climatiques en impacts business devient incontournable.
Les soft skills complètent le tableau :
- Pédagogie pour expliquer des concepts complexes
- Rigueur dans l’analyse et la méthodologie
- Créativité pour imaginer des solutions d’adaptation
- Leadership pour porter les projets de transformation
Point clé : la curiosité. Dans ce domaine où les connaissances évoluent en permanence, l’apprentissage continu n’est pas une option.
L’avenir du métier modelé par le changement climatique
Le changement climatique redessine les besoins. Les chiffres sont éloquents : les dommages liés aux catastrophes naturelles pourraient augmenter de 60% d’ici 2050 (prévisions de la Caisse Centrale de Réassurance, 2023). Une perspective qui pousse les entreprises à avoir ces profils dans leurs équipes.
Dans le viseur ? La finance et l’assurance en première ligne, contraintes par de nouvelles réglementations européennes comme la CSRD. L’énergie et les infrastructures suivent, cherchant à protéger leurs actifs. Et ce n’est que le début : d’autres secteurs seront forcément impactés par le changement climatique.
Les rémunérations reflètent cette demande croissante. Un débutant peut espérer environ 3 300 euros bruts mensuels. Avec 15 ans d’expérience, le salaire peut grimper jusqu’à 7 000 euros bruts mensuels.
Quant à la formation qui prépare au métier, elles sont assez disparates. On y retrouve :
- Des Masters spécialisés (bac+5), tels que le Master of Science (MSc) en Gestion des Catastrophes et leurs Impacts Environnementaux (DAMAGE) de l’IMT Mines Alès, ou encore le Master Gestion de l’Environnement et Climat (GEC) proposé par l’Observatoire des sciences de l’Univers - Institut Pythéas ;
- Formations qualifiantes comme celle de l’Association pour le Management des Risques et des Assurances de l’Entreprise (AMRAE) sur les risques climatiques ;
- Formation continue via les organismes de formation privés (comme Caritat) ou publics (comme le Centre National de la Fonction Publique Territoriale - CNFPT)
C’est certain : face à l’urgence climatique, ces experts du risque n’ont pas fini de se hisser dans les organigrammes.