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Article - En immersion

J’ai testé le coworking pendant une semaine

image illustrant une jeune fille qui travaille sur son ordinateur dans un espace de coworking

J'ai testé pour vous

Une semaine pour expérimenter une habitude ou un mode de travail


Dans un café branché ou un lieu dédié, j’ai toujours trouvé impressionnantes ces personnes qui changent de bureau régulièrement. Un casque sur les oreilles, bien assis dans un canapé en cuir, avec un mug de café à portée de main… Je m’y suis souvent vu à cette place alors j’ai décidé de tester le coworking pendant une semaine. Moi qui suis de nature peu sociable, plutôt habitué aux open spaces et aux salles de réunion, voilà une occasion de sortir de ma zone de confort.

Lundi matin, 9h, je débarque dans cet espace lumineux en centre-ville, où tout semble baigner dans une ambiance relax et studieuse. Je repère d’un coup d’œil les habitués et pose mes affaires sur une grande table partagée, entourée de visages que je ne connais pas. Un certain flottement s’installe - pour moi du moins – alors que mon PC s’allume. Fini le bureau attitré avec la petite déco et les photos d’équipe rigolotes. Une fauteuil design a remplacé la chaise de bureau que je règle d’habitude à la perfection. Je jette un œil aux écrans de mes nouveaux collègues qui semblent eux aussi se balader sur LinkedIn pour commencer la journée. Je réalise au bout de quelques minutes que je n’ai pas dit bonjour, mais il est trop tard pour me rattraper : je compte sur la pause-café pour faire bonne figure. 

Jour 1 : l'appréhension du silence et du bruit

La première matinée passe lentement. Je n’ai pas le bruit de fond habituel de mon bureau, ce qui me rend beaucoup plus éveillé, et ce n’est pas plus mal. La nouveauté a cela de bien qu’elle agite en moi l’envie de faire les choses bien. Étrange constat mais il est vrai que le fait de voir autant de nouveaux visages, chacun concentré et plongé dans son propre univers, m’invite à en faire de même. Le doux cliquetis des claviers et des vibreurs est propice à la productivité et j’enchaine d’une traite jusqu’à la pause déjeuner. J’échange enfin quelques mots avec mes co-workers du jour, prétextant ne pas savoir où aller acheter à manger. Ma question a l’effet d’un raz-de marée, puisque toute la tablée prend la parole, soutenant à l’unisson que le snack d’à-côté fait les meilleurs sandwiches du quartier. Je coopère, prenant le pas de ma collègue du jour qui m’annonce être une habituée.

Jour 3 : où est ma routine ?

Je ressens encore un petit décalage, j’ai comme l’impression d’être le petit nouveau de la famille. Pour autant, certaines personnes me semblent déjà familières et après deux jours, j’ose déjà un premier hochement de tête à deux néo-collègues avec qui j’ai pris un café la veille. Je commence à m’acclimater à cette nouvelle dynamique. Le coworking, c’est peut-être ça aussi : se réapproprier son rythme, casser les routines. Ces trois journées m’ont semblées plus épuisantes, mais aussi bien plus excitantes. La nouveauté entraine une certaine fatigue, mais dans le bon sens : celui de l’expérimentation, de la découverte. J’explore la flexibilité proposée par ce mode de travail en changeant d’environnement en fonction de mon humeur : une salle plus calme pour les tâches de fond, une pièce plus vivante pour les moments où j’ai besoin d’énergie. Pourtant, cette flexibilité a aussi un prix : l’absence de routine empêche les petits rituels d’équipe et les interactions en réalité assez normées font qu’une certaine solitude s’installe. 

Jour 5 : trouver le rythme

J’suis dans ma bulle, bulle, bulle... Oh déjà 19h ? Hier soir j’ai perdu un peu la notion du temps. Pas de petit wagon de collègues qui se lèvent en bloc à 18 heures pétantes. Pas de déclencheur particulier, même la luminosité ne varie pas dans cet espace bien décoré. L’effet « dans ma bulle » semble influer sur ma productivité. Moins de distractions, moins de sollicitations impromptues qui viennent rompre ma concentration. Pourtant, je me sens un peu vide, mes interactions sociales ont été vraiment limitées cette semaine : « bonjour » ; « un allongé s’il vous plait » ; « il fait sacrément froid aujourd’hui ». Il me manque ce lien informel qui anime un bureau traditionnel. Les conversations spontanées, le collègue qui blague, celui qui s’énerve. Les déjeuners d’équipe improvisés, les croissants secs de la veille. Alors oui, j’ai bien bossé, mais je n’ai pas vécu grand-chose.  

Bilan du test

Après une semaine de coworking, je tire forcément quelques enseignements. Il me semble évident que ce mode de travail n’est pas fait pour tous. Il convient aux personnes qui recherchent un cadre structuré, mais flexible, tout en étant autonomes dans leur gestion du temps. Si vous avez besoin d’être entouré en permanence, d’échanger régulièrement avec vos collègues, le coworking peut rapidement générer un sentiment d’isolement. 

Pour réussir son expérience, voici mes conseils :

  • Conservez des rituels peut faire toute la différence. Fixez-vous des horaires, définissez des moments pour vous concentrer et d’autres pour socialiser ou profiter de ce nouvel environnement.
  • Tous les espaces de coworking ne se valent pas. Certains sont plus propices à la concentration, d’autres aux échanges. Testez plusieurs lieux avant de choisir celui qui vous correspond. 
  • Si vous envisagez de devenir un co-worker modèle, il faudra s’investir dans la communauté. En effet la plupart des coworkings organisent de petits événements réguliers pour créer du lien et partager des bonnes pratiques. 
  • Mixez les modes de travail. Comme pour un bon cocktail, je conseille de bien doser pour trouver son propre équilibre. Le mien passe par des temps au bureau et d’autres en télétravail. Je vois le coworking comme une solution alternative, pour casser ma routine et me concentrer sur un projet particulier. A chacun de trouver le bon mélange.

Blogueur RH

Hadrien explore les dynamiques du quotidien pro avec un regard affûté et une plume sans détour. Il s’intéresse avant tout à l’expérience vécue en…

J'ai testé pour vous

Et si on continuait à tester ensemble d’autres façons de travailler ? Quelque chose me dit que je ne suis pas seul à avoir envie d’expérimenter, concrètement ! Rendez-vous dans une prochaine chronique pour une nouvelle plongée au cœur du monde professionnel. Je partage avec vous mes expériences, mes émotions et mon analyse. 

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