2020 fut notamment l’année de télétravail. En effet, pendant le 1er confinement, 30% des salariés français ont basculé en télétravail (Odoxa), alors qu’en 2019 seulement 7.2% des français pratiquaient le télétravail occasionnellement (DARES).
En 2020, on a donc beaucoup parlé de la COVID-19, de la crise économique qui en a découlé, du télétravail, de la visio, de l’activité partielle, du PGE, des protocoles sanitaires, des quatorzaines et septaines… Mais qu’en est-il des Travailleurs Handicapés qui ont dû télétravailler, comme tout le monde ?
En télétravail, les TH ressentent les mêmes bénéfices et inconvénients que les personnes valides. Mais on verra qu’ils sont confrontés à des obstacles supplémentaires et différents, tandis que certains bénéfices ou inconvénients sont accrus.
Existe-t-il des aides pour soutenir les entreprises dans la mise en place le télétravail pour leurs employés handicapés ?
Tout d’abord, l’Agefiph (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapés) a mis en place une aide exceptionnelle destinée aux employeurs, afin de financer un poste adapté à domicile. Elle concerne les salariés TH qui n’étaient pas en télétravail auparavant et y ont été contraint par la pandémie. Cette aide exceptionnelle peut permettre de financer un équipement informatique ou un siège de bureau par exemple. Elle peut s’élever à 1 000 €.
Pour en savoir plus et découvrir les modalités détaillées, rendez-vous sur le site de l’Agefiph.
Le télétravail est-il une contrainte ou bien une opportunité pour les Travailleurs Handicapés ?
Précisons en préambule que les associations et les TH eux-mêmes militaient déjà pour l’alternative du télétravail avant la crise sanitaire de 2020. En effet, présenté comme une solution d’accessibilité ou de maintien dans l’emploi, le télétravail permet notamment de limiter les contraintes liées aux déplacements, de réduire la fatigue ou encore d’être dans un environnement connu et adapté.
1. Le télétravail évite les déplacements : c’est un gain de temps et une simplification du quotidien qui réduit la fatigue dans plusieurs situations. Les personnes à mobilité réduite, les personnes aveugles ou malvoyantes ou encore les personnes ayant une grande fatigabilité du fait de leur handicap ont profité de ce bénéfice.
2. Le télétravail peut accentuer l’isolement : selon l’Agefiph, 45% des TH en télétravail disent s’être « senti à l’écart ». Seulement 33% des télétravailleurs valides ont ce ressenti. En période habituelle, l’isolement est déjà une conséquence importante des handicaps : celui-ci est forcément renforcé quand les liens sociaux sont restreints légalement du fait d’une pandémie.
3. Le télétravail nécessite une grande agilité : or pour les personnes à spectre autistique ou fragiles psychiquement, une routine est très souvent l’une des bonnes stratégies de compensation. Dans ces cas-là, le télétravail a tout déréglé et souvent perturbé ces personnes, d’autant que la coupure physique avec son manager et son équipe accroit cette perte de repères.
4. Le télétravail a induit le fort développement des visios et des réunions téléphoniques.
- Ce fut un obstacle supplémentaire notamment pour les malentendants ou encore certains épileptiques.
- En revanche ce fut un atout certains pour les malvoyants qui avaient finalement accès plus facilement et à davantage de contenus.
Le télétravail provoque des bénéfices et/ou des inconvénients selon la situation de handicap. L’urgence dans laquelle il a été mis en place n’a pas permis de l’adapter aux TH. Finalement et même si l’adaptation technique des postes est primordiale, « c’est surtout le management qui doit être ré-inventé », comme l’affirme Sophie Crabette. Idéalement et hors pandémie, il devrait donc bien sûr être choisi et ne pas excédé 50% du temps de travail pour éviter l’isolement, plus violent pour les TH.
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