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Article - Transitions

Décès d'un salarié : quelles sont les démarches pour l'employeur ?

Les démarches à suivre pour l’employeur pour le décès d’un salarié

Le décès d'un salarié constitue un événement dramatique qui nécessite une réponse rapide et structurée de l'employeur. La rupture automatique du contrat de travail s'accompagne de nombreuses obligations administratives et financières. L'entreprise doit notamment déclarer le décès aux organismes sociaux, établir les documents de fin de contrat et verser les sommes dues aux ayants droit. Dans le cas d'un décès sur le lieu de travail, des démarches spécifiques doivent être effectuées sous 48 heures auprès de la CPAM.

Procédure immédiate en cas de décès sur le lieu de travail

La première action consiste à sécuriser immédiatement la zone où s'est produit le drame. Un responsable doit prendre en charge la coordination des secours et contacter le SAMU.

La loi impose désormais d'alerter l'inspection du travail dans les 12 heures suivant l'événement. Cette nouvelle obligation, entrée en vigueur en 2023, s'ajoute à la déclaration classique d'accident.

L'entreprise mobilise rapidement une cellule de crise pour :

  • Préserver les preuves utiles à l'enquête
  • Organiser l'évacuation des autres salariés
  • Contacter un soutien psychologique pour les témoins
  • Désigner un référent chargé des relations avec la famille

Un registre spécial consigne chronologiquement chaque action menée.

Démarches urgentes auprès de la CPAM et MSA

La déclaration d'accident du travail doit parvenir à la caisse d'assurance maladie dans un délai maximal de 48 heures. Les dimanches et jours fériés ne sont pas comptabilisés dans ce délai légal.

Un dossier complet comprend l'attestation de salaire des 12 derniers mois et une copie de l'acte de décès. La transmission s'effectue via le portail net-entreprises.fr pour la CPAM ou le site msa.fr pour le régime agricole.

Pour les ayants droit, l'entreprise prépare également le formulaire de demande de capital décès (Cerfa n°11996*05). Cette démarche administrative garantit aux proches un soutien financier rapide de 3 910 € en 2025.

Information du CSE et gestion de la communication

La notification au Comité Social et Économique représente une étape clé dans la gestion du décès d'un salarié. Cette instance dispose d'un droit d'enquête pour analyser les circonstances du drame et proposer des mesures préventives.

Un dialogue transparent avec les équipes s'avère primordial. L'entreprise met en place une communication adaptée pour informer les collaborateurs tout en respectant la dignité du défunt et la sensibilité de ses proches.

La gestion de la communication externe nécessite une approche mesurée. Un responsable unique devra centraliser les échanges avec la presse si nécessaire, en coordination avec la direction et les services juridiques.

Indemnités et capital décès : droits des ayants cause

Les ayants cause du salarié bénéficient d'une protection financière substantielle. La convention collective applicable détermine le montant des indemnités spécifiques, variant selon l'ancienneté du salarié dans l'entreprise.

Un capital décès de 3 910 € est versé par la Sécurité sociale aux bénéficiaires prioritaires sous 30 jours suivant la date du décès. Les personnes à charge totale du défunt disposent d'un délai d'un mois pour faire valoir leurs droits.

La famille peut également percevoir les sommes dues au titre de la participation, de l'intéressement ou du plan d'épargne entreprise. Le déblocage anticipé s'effectue sur simple demande auprès de l'organisme gestionnaire, avec un certificat d'hérédité à l'appui.

Établissement du solde de tout compte

L'établissement du solde de tout compte requiert une attention particulière. Les montants doivent être versés au notaire chargé de la succession sur présentation d'un acte notarié. En l'absence de notaire, la famille peut recevoir directement les sommes contre un acte de notoriété ou un livret de famille.

Le document récapitulatif détaille les rémunérations non versées, les indemnités compensatrices de congés payés et les droits acquis au titre du compte épargne temps. Le règlement s'effectue obligatoirement par chèque, le virement sur le compte bancaire du défunt étant proscrit.

Un reçu pour solde de tout compte est remis aux bénéficiaires contre signature. Ces derniers disposent d'un délai de 6 mois pour contester les montants. L'employeur conserve une copie du document pendant 5 ans.

Démarches auprès des organismes de prévoyance

La notification aux organismes de prévoyance s'effectue dans les plus brefs délais via une déclaration de sinistre. L'employeur transmet un dossier complet comprenant l'acte de décès, la dernière fiche de paie et les coordonnées des proches du défunt.

Le régime de prévoyance collective prévoit généralement une compensation financière sous forme de capital ou de rente mensuelle. Cette aide varie selon les garanties souscrites par l'entreprise et peut inclure une participation aux frais d'obsèques.

L'entreprise accompagne les ayants droit dans leurs démarches en leur fournissant les documents nécessaires : attestation d'emploi, bulletin de situation et formulaires spécifiques à l'organisme assureur. Un suivi rigoureux du dossier garantit un traitement optimal des prestations prévues par le contrat.

Gestion de la paie et aspects administratifs

La dernière fiche de paie doit mentionner les éléments de rémunération jusqu'à la date du décès. L'employeur calcule le prorata du salaire mensuel, y ajoute les primes acquises et les droits à participation aux résultats.

Un archivage méticuleux des bulletins de salaire reste obligatoire pendant 5 ans après le décès. Cette règle s'applique également aux documents sociaux comme le registre unique du personnel et les attestations France Travail.

La DSN de clôture nécessite une attention spécifique : elle doit comporter le motif de rupture "099 - décès" et la date exacte du décès comme date de fin de contrat. Le paramétrage précis du logiciel de paie garantit la bonne prise en compte par les organismes sociaux.

Obligations en cas d'accident du travail mortel

La nouvelle réglementation 2025 impose à l'employeur d'informer l'inspection du travail dans les 12 heures suivant le décès du salarié. Cette notification doit préciser les circonstances exactes de l'accident et l'identité de la victime.

L'employeur transmet un rapport détaillé comportant les coordonnées de l'entreprise, le lieu précis de l'accident et les témoignages recueillis. Le non-respect de cette obligation expose à une amende de 1 500 €, portée à 3 000 € en cas de récidive.

La protection des preuves sur le lieu de l'accident s'avère primordiale. L'employeur conserve en l'état les installations et équipements impliqués jusqu'au passage des services d'enquête. Une documentation photographique complète la préservation des éléments matériels.

Accompagnement des équipes après le décès

La mise en place d'une cellule d'écoute psychologique s'avère primordiale pour soutenir les collaborateurs. Un professionnel de santé mentale peut animer des séances individuelles ou collectives selon les besoins exprimés.

L'aménagement d'un espace de recueillement permet aux équipes de se retrouver et d'exprimer leur peine. Les managers reçoivent une formation spécifique pour détecter les signes de détresse et orienter leurs collaborateurs vers les ressources appropriées.

Un référent deuil désigné au sein de l'entreprise coordonne les actions d'accompagnement sur le long terme. Son rôle consiste à maintenir le lien avec les équipes affectées et à proposer des solutions adaptées comme l'adaptation temporaire des horaires ou la réorganisation des tâches.

Team Eurécia

Contributeurs timides, les billets signés de la rédaction sont tous écrits avec passion !