“J’ai un problème de garde ce matin, je vais être à la bourre” : vous avez forcément déjà entendu cette phrase ! Sujet sensible pour la plupart des parents travailleurs, la garde des enfants de 0 à 3 ans n’est pas à prendre à la légère, puisqu'elle peut avoir un impact direct sur la motivation et la performance du collaborateur. Sans compter la surconsommation de café après les nuits compliquées...
Certaines entreprises proposent flexibilité et tolérance pour faciliter l’organisation des jeunes parents, et d’autres s’impliquent plus fortement en mettant en place une crèche d’entreprise (un bel argument pour la marque employeur !). Mais c’est quoi en réalité une crèche d’entreprise ? Comment cela fonctionne, et quels sont les coûts et les avantages pour les salariés et les employeurs ?
C’est quoi une crèche d’entreprise exactement ?
Il existe deux types de crèches d’entreprise :
- La crèche mono-entreprise, réservée aux enfants des collaborateurs d’une seule entreprise.
- La crèche inter-entreprises, dont les places peuvent être réservées par plusieurs entreprises.
Dans les deux cas, ces crèches sont gérées par un gestionnaire privé. A la différence des crèches municipales subventionnées par l’État, c’est l’entreprise qui contribue majoritairement à l’effort financier permettant à la structure de fonctionner.
Installée directement dans les locaux de l’entreprise, ou à proximité immédiate dans le cas des crèches inter-entreprises, les crèches privées sont soumises aux mêmes règlementations que les crèches municipales concernant le taux d’encadrement, la qualification des salariés (diplômes du secteur de la petite enfance) ou encore les normes de sécurité.
Il existe deux types de structures :
- Les micro-crèches, disposant d’un maximum de 10 berceaux (= 10 places) ;
- Les crèches collectives multi-accueil, disposant d’une plus grande capacité d’accueil allant jusqu’à 60 berceaux.
Dans tous les cas, l’entreprise doit réserver un nombre de berceaux qui seront attribués en exclusivité aux collaborateurs de l’entreprise. Quant à l’accueil des enfants, il se fait de dix semaines à trois ans dans les structures privées.
Tous les types d’entreprises, TPE, PME ou ETI, peuvent avoir recours à la réservation de places pour leurs collaborateurs, ce n’est pas un service réservé aux grands groupes.
Combien coûte une crèche d’entreprise ?
Pour le collaborateur-parent : le prix est sensiblement le même que pour une crèche municipale. Les aides de la CAF et les réductions d’impôts sont également éligibles pour tous les types de gardes, privés ou publiques.
Pour l’entreprise : elle doit donc faire appel à un organisme de crèche privé. Les prix de ces organismes varient en fonction du type de structure, de la situation géographique, etc., mais la répartition de la rémunération des crèches privées s’étale de la manière suivante :
- l’employeur participe à hauteur de 50% (avant déductions fiscales, voir ci-après) ;
- les parents paient en moyenne 25% du prix de la place en crèche ;
- des subventions, directement versées à la structure d’accueil, couvrent les 25% restants.
Pour encourager les entreprises à mettre en place ce type de service, l’Etat a donc mis en place deux avantages fiscaux spécifiques :
- Le Crédit d’Impôt Famille (CIF) : l’entreprise récupère 50% de la somme totale engagée dans les prestations d’accueil des enfants à charge de moins de 3 ans, dans la limite de 500 000 euros par an (et uniquement pour les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés).
- Un abattement fiscal sur l’impôt sur des sociétés : il s’élève de 15 à 28%, la crèche étant considérée comme une charge d’exploitation.
Équilibre pro/perso : la crèche d’entreprise est-elle un risque ?
Le trajet comme sas de décompression
Le trajet qui sert de transition au parent travailleur entre sa vie pro et sa vie perso est remis en question. Ce moment de rupture permet au parent de rentrer dans sa “vie professionnelle", et de rester concentré sur sa mission jusqu’aux retrouvailles du soir. Dans le cas des crèches se situant directement dans les locaux de l’entreprise, cette séparation est remise en question, notamment si l’enfant et le parent sont amenés à se croiser dans la journée.
À l’ère du télétravail, cette question se pose doublement puisque le parent, en déposant son enfant dans la structure se trouvant au sein de l’entreprise, n’a plus forcément d’intérêt à télétravailler.
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