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Article - Étude

La charge de travail, nouvelle préoccupation majeure des salariés

2 femmes soignantes sur un escalier, l'une d'elle semble fatiguée

À la loupe

Chaque semaine ce que nous disent les chiffres et les études sur le monde du travail


D’après la récente étude Hopes and Fears 2024 réalisée par PwC et intitulée « Quand les salariés montrent la voie de la transformation », 76 % des personnes interrogées confient être satisfaites de leur travail et favorables aux transformations dans leurs organisations, à condition que celles-ci contribuent au déploiement de compétences et d’opportunités. Seule ombre, persistante, au tableau : l’accroissement - important - de la charge de travail, que 45 % d’entre eux considèrent avoir subi l’année passée.  

56 000 salariés interrogés dans 50 pays, dont 2 050 dans l’hexagone, et une tendance nouvelle – dont on peut se féliciter de prime abord - qui se dégage : le rapport au travail change, voire s’améliore. La raison ? Une meilleure adhésion aux évolutions dans les organisations. Les salariés, les plus jeunes en particulier, assimilent le changement avec davantage de confiance, 60% considérant que les changements récents vécus les rendent optimistes sur l’avenir de leur entreprise. Parmi les autres signaux encourageants, l’étude fait ressortir que 79% des interrogés admettent que leurs fonctions actuelles correspondent bien à leurs compétences et expertise, et que 74% ont eu l’opportunité de démontrer toute l’étendue de leurs compétences.  

La charge de travail, encore trop soutenue

En revanche, perception complètement contradictoire lorsqu’il s’agit d’aborder la charge de travail, qui devient la source de complication et de stress majeure chez les salariés, avant même celle de la rémunération. Si 45% affirment qu’elle a augmenté, dont 55 % chez les 18-27 ans, certains se sentent littéralement débordés et démunis face à cet accroissement, n’entrevoyant que la démission comme issue. Coup dur, les trois raisons principales qui justifient ce ressenti sont elles-mêmes liées à des changements : 45% des sondés ont été amenés à apprendre à utiliser de nouveaux outils, 41% ont subi un changement de structure d’équipe et 40% ont vu leurs responsabilités quotidiennes évoluer. Un constat qui interroge et suppose de repenser la notion de conduite du changement dans l’entreprise, en considérant davantage les attentes des salariés, notamment en matière de définition des postes et des rôles, de responsabilisation, de formation, d’organisation du temps de travail et d’appropriation de nouveaux outils.  

Le changement, c’est imminent!

Dans ce contexte paradoxal de meilleur rapport au travail teinté de surcharge, deux pistes de réflexion s’imposent d’après l’étude. Tout d’abord l’intégration de l’IA dans le quotidien des salariés, puisque 61% anticipent une augmentation de leur efficacité avec sa mise en place, y percevant la possibilité d’automatiser certaines tâches chronophages et répétitives au profit d’autres, intellectuellement plus stimulantes. Mais pour y parvenir encore faut-il appréhender et se former à l’IA, ce qui rejoint le second axe d’évolution à envisager. L’étude révèle que 28% des salariés français réfléchissent à changer d’employeur au cours de l’année à venir si des opportunités pour développer leurs compétences ne sont pas déclenchées. Aussi, pour éviter cette fuite potentielle de talents, la solution, selon PwC, pourrait venir d’une approche de planification stratégique des compétences (SWP) ou d’un modèle « skills-driven company », davantage basé sur les compétences que sur l’expérience, afin de multiplier les opportunités en interne et créer in fine un environnement de travail plus épanouissant et attractif. 

Journaliste généraliste indépendante

Séverine est rédactrice en chef d’ÔRIZON le magazine de l’aéroport Toulouse-Blagnac, et journaliste généraliste indépendante collaborant avec divers…

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