En ce 3 décembre 2020, nous célébrons la Journée Internationale des Personnes Handicapées, l’occasion chaque année de faire le point sur les progrès en matière d’accessibilité à la culture, au sport, à la citoyenneté, à l’emploi…
Le mot « handicap » est un mot d’origine irlandaise « hand in cap », utilisé dès 1827 dans les courses hippiques. Dans son usage actuel, le terme est utilisé à partir du XX° siècle.
Une personne en situation de handicap a une déficience qui lui cause une ou des incapacité(s), limitant ses activités et interactions avec la société.
Quelques mots clefs à avoir en tête : « compensation », « inclusion », « diversité »…
Il existe des handicaps sensoriels, moteurs, mentaux, psychiques, cognitifs, les maladies invalidantes… ainsi que beaucoup d’autres situations reconnues comme handicapantes.
Aujourd’hui, on compte 12 millions de personnes en situation de handicap en France. Cela représente plus de 20% de la population. C’est pourquoi, nous sommes tous concernés. Si je ne suis pas moi-même en situation de handicap, j’ai sûrement un frère, une tante, un voisin ou une collègue qui est concerné…
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), « est handicapée toute personne dont l’intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée, soit congénitalement, soit sous l’effet de l’âge ou d’un accident, en sorte que son autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi s’en trouvent compromises ».
Découvrons la multiplicité des handicaps, visibles et invisibles, pour mieux les inclure dans la société au sens large et plus spécifiquement dans le monde professionnel.
Handicaps moteurs
On pense systématiquement fauteuil roulant. Pourtant, sur les 3,5 millions de personnes à mobilité réduite, on compte 650 000 personnes en fauteuil, ce qui représente environ 5% des personnes en situation de handicap.
La plupart du temps, on est en fauteuil roulant à la suite d’un accident. Celui-ci a pu provoquer une paraplégie (paralysie des 2 jambes) ou tétraplégie (paralysie de tous les membres).
Certains utilisent un fauteuil de façon temporaire (fractures multiples aux 2 jambes) ou l’utilisent par intermittence parce qu’ils ne peuvent marcher ou rester debout longtemps.
Ces situations sont regroupées sous la terminologie PMR : Personnes à Mobilité Réduite. Ceci englobe donc aussi toutes les personnes ayant des difficultés à se déplacer : celles qui utilisent une canne, des cannes anglaises, un déambulateur, qui boitent…
Les personnes amputées ou avec un bras atrophié sont aussi des PMR.
Certaines maladies peuvent avoir ce type de conséquences, comme la Sclérose en Plaque (SEP), la polyarthrite…
Handicaps sensoriels
Comme le nom l’indique, on parle ici de déficience d’un ou de plusieurs sens.
Le goût et/ou l’odorat peuvent être plus ou moins développés et on peut perdre l’un ou les 2 lors d’accidents.
Enfin la vue et l’ouïe sont des sens qui peuvent être déficients. Or, vous en conviendrez, dans notre monde, ce sont des sens auxquels on fait appel en permanence.
L’ouïe :
On peut naître sourd ou le devenir, être sourd profond, sévère ou léger, d'une oreille ou des deux.
En fonction de son degré de surdité, une personne sourde va plus ou moins compenser et n'utilisera pas forcément la langue des signes, mais la lecture labiale par exemple pour compenser.
Il existe aussi des solutions médicales qui permettent à certains sourds de percevoir des sons, parfois plus : l'appareil auditif, mais également l’implant cochléaire (même s’il suscite une vive controverse au sein de la communauté sourde).
La langue des signes française (LSF) est une langue à part entière, avec une grammaire et une syntaxe qui lui sont propres et qui n'ont rien à voir avec celles du français. Même s’il existe une langue des signes internationale, que l'on pourrait comparer à l'Espéranto et essentiellement utilisée lors de manifestations internationales, la langue des signes diffère d'un pays à l'autre. Il y a même, comme dans toutes langues vivantes, des variantes selon les régions (comme nos accents ou le vocabulaire régional). La LSF parisienne est légèrement différente de la LSF toulousaine (et on ne vous parle pas du débat chocolatine vs pain au chocolat).
Les sourds forment une communauté très soudée et militante. Ils revendiquent leur langue naturelle, la LSF, mais également toute la culture qu'elle véhicule. On trouve par exemple des humoristes sourds qui font des spectacles 100% visuels, du théâtre en LSF ou du Chant-Signe.
Proposer un interprète ou un interface ?
Ce sont 2 métiers méconnus et pourtant différents.
Un interprète en LSF est un professionnel diplômé, formé aux techniques d'interprétation (comme les interprètes de l’ONU). Soumis à la neutralité, il peut intervenir auprès de particuliers ou lors de conférences, réunions dans le monde professionnel.
Un interface de communication est un médiateur entre une personne sourde et un environnement donné (social ou scolaire notamment). Il peut être amené à utiliser la langue des signes mais pas seulement ; il peut dessiner, écrire, reformuler. Il n'est pas titulaire d'un diplôme.
Dans tous les cas, il est important que ce soit la personne sourde qui formule et décide de son besoin : interprète ou interface de communication.
La vue, l’autre sens primordial dont certains sont privés.
On peut naître déficient visuel ou aveugle. Mais on peut aussi le devenir à cause d’une maladie évolutive ou d’un accident.
Les personnes aveugles ou ayant une déficience visuelle peuvent utiliser des solutions de compensation (aides techniques par exemple) pour faire face à certaines situations de la vie :
Pour les déplacements : évidemment ces personnes ne peuvent pas conduire, elles utilisent donc les transports en commun, les taxis/ « Uber », les trains, les avions, les transports adaptés ou sollicitent leurs proches.
- La canne permet de se diriger sans voir, au toucher et aussi de se faire voir des autres :
- Elle peut être blanche
- Elle peut être blanche & électronique : en plus de l’usage classique, des vibrations sont émises à l’approche d‘un obstacle ce qui peut améliorer son utilisation.
- Elle peut être jaune : il s’agit d’un nouveau code couleur venu de Belgique et encore peu répandu en France. Une canne jaune signifie que je suis mal-voyant et non aveugle. Ceci est utile car pour les voyants, ça peut être perturbant de voir une personne avec une canne blanche tout en comprenant qu’elle voit au moins un peu.
- Le chien-guide
Pour lire et écrire :
- Il existe le braille. C’est un système d’écriture tactile inventé par Louis Braille au XIXème siècle. Le code est basé sur 6 points (comme sur un dé ou sur un domino) et chaque lettre de l’alphabet correspond à une combinaison de points.
- Aujourd’hui la synthèse vocale est très utilisée, que ce soit pour lire ou dicter.
- Pour lire un roman, au-par-avant il fallait l’acheter ou se le faire prêter en braille, ce qui est très volumineux. Aujourd’hui, la plupart sont passés aux livres audio.
- Certains déficients visuels n’ont pas besoin du braille et on dit alors qu’ils lisent « en noir ». Ils agrandissent, utilisent des loupes…
Aujourd’hui les aveugles ou mal-voyants peuvent, en étant bien équipé, se servir aussi bien que vous et moi d’un ordinateur ou d’un smartphone.
Handicaps psychiques
Avant toute chose, le handicap psychique est différent d’un handicap mental. Le handicap psychique apparait le plus souvent à l’adolescence ou à l’âge adulte. Il ne s’agit en aucun cas d’une déficience intellectuelle. Une personne ayant un handicap psychique a toutes ces capacités intellectuelles indemnes.
Le handicap psychique est la conséquence de diverses maladies :
- Trouble bipolaire
- Dépression
- Stress post-traumatique
- Psychoses, et en particulier la schizophrénie
- Délire paranoïde
- Perception erronée de la réalité
- Troubles graves de la personnalité
- …
Handicaps cognitifs
Il s’agit des « troubles spécifiques de l’apprentissage », c’est-à-dire les « DYS ». Ces troubles sont identifiés au cours du développement de l’enfant. Malgré des stratégies de compensation, ces situations restent souvent handicapantes à l’âge adulte.
- Dyslexie : troubles de l’acquisition de la lecture
- Dysorthographie : troubles spécifiques de l’acquisition du langage écrit
- Dyspraxie : troubles spécifiques du développement moteur et/ou des fonctions visio-spatiales : la coordination s’en voit réduite
- Dyscalculie : troubles spécifiques des activités numériques
- Dysgraphie : troubles graphiques associés à des gestes graphiques handicapants
- Dysphasie : troubles spécifiques du développement du langage oral
- Troubles de l’attention : troubles spécifiques du développement des processus attentionnels et/ou des fonctions exécutives
Souvent, plusieurs « DYS » sont associés.
Ce n’est en aucun cas une déficience intellectuelle.
Handicaps mentaux
Un handicap mental est une déficience intellectuelle. L’OMS le définit comme « un arrêt du développement mental ou un développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du niveau global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage, de la motricité et des performances sociales ».
Les causes sont multiples :
- Maladies génétiques
- Anomalies chromosomiques (trisomie par exemple)
- Prématurité
- Maladies infectieuses
- Traumatismes crâniens
- …
En France, le handicap mental touche 700 000 citoyens.
Autres handicaps ou situation de handicap
L’autisme est un des « Troubles Envahissants du Développement ». C’est un trouble du développement induisant des interactions sociales et une communication différente.
On parle beaucoup du syndrome d’Asperger depuis quelques années.
Les autistes Asperger particulièrement intelligents sont souvent plus efficaces que les valides dans leur domaine d’expertise, dans un environnement adapté.
Les maladies invalidantes et chroniques provoquent de nombreuses situations de handicap.
Une personne ayant eu un cancer, étant diabétique ou ayant bénéficié d’une transplantation d’organes peut aussi obtenir une reconnaissance de son handicap.
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